Trempés dans des violations des droits de l’homme, certains officiers FARDC profitent des opérations militaires en cours pour se faire permuter et échapper aux poursuites

Les FARDC en opération dans le territoire de Beni

Le Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme en RDC (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye, s’est exprimé lundi 31 aout 2020 au cours d’un échange organisé par la sous-commission des droits de l’homme du parlement européen. Il a brossé la situation en général et a insisté notamment sur l’impunité dont bénéficie certains officiers FARDC. 

« Nous avons au cours de ces dernières années exfiltrer, délocaliser beaucoup de défenseurs des droits de l’homme, des journalistes qui étaient sous la menace des groupes armés ou des forces de sécurité. Nous l’avons fait dans le respect des protocoles que nous avons depuis plusieurs années dans ce pays », a t-il dit. 

Dans ces échanges auxquels a participé notamment Denis Mukwege, Abdoul Aziz Thioye a martelé aussi sur la volonté politique: « il est possible de lutter contre les groupes armés, de lutter contre l’impunité en RDC.Il faut de la volonté. Ce qui a été fait avec la justice militaire montre que c’est possible. Il faut de la volonté politique ». 

Et d’ajouter:

« Il y a encore beaucoup d’impunité parmi les officiers FARDC. Ils sont en train dans cette logique d’opération et de campagne qui leur permet de redéployer à chaque fois les officiers qui sont sous le coup des poursuites et contre qui, il pèse des sérieuses allégations pour les faire échapper des poursuites.  C’est un point qui est pris en charge directement dans les discussions avec l’actuel chef de l’Etat". 

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