Beni: au moins 40 élèves ont perdu leurs parents dans des massacres de la semaine avant les examens d’Etat

Photo ACTUALITE.CD

Plus de 40 élèves finalistes de Beni passent les examens d’Etat depuis ce lundi 31 août, après avoir perdu leurs parents dans divers attaques meurtrières perpétrées par des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans plusieurs villages du territoire de Beni (Nord-Kivu). L’Association des étudiants et élèves ressortissants d’Oïcha et environs (AEROE) qui livre la nouvelle à ACTUALITE.CD craint que cette situation puisse être à la base des échecs de nombreux finalistes. 

Elle appelle les autorités à sécuriser les élèves finalistes pour éviter tout incident.

«Nous avons enregistrés dans la région d’Oicha et environs plus de 42 finalistes qui sont en train de présenter ces épreuves sous émotion, parce qu’ils ont perdu leurs parents, leurs tuteurs dans les carnages intervenus ces dernières semaines. Dans d’autres villages, certains centres ont été délocalisés comme Mamove et Mabasele. Vous imaginez l’état de ces élèves qui passent leurs examens dans des centres sécurisés par des militaires lourdement armés ? Trop c’est trop, chez nous à Oicha et environs, nous préparons nos examens sous le sang. Vous voulez étudier votre cours de biologie ou de physique, vous entendez soit des coups de feu, soit des pleurs des gens parce qu’on vient de tuer des voisins. Cela ne leur permet pas de passer les examens comme les finalistes des entités où règne l’accalmie. Il faut que le gouvernement en finisse avec cette insécurité, pour que nous passions, du moins les finalistes de l’année prochaine puissent passer les épreuves dans les mêmes conditions qu’ailleurs», a déclaré Prince Musavuli, président de l’Association des étudiants et élèves ressortissants d’Oicha et environs (AEROE) à ACTUALITE.CD.

Le président de l’AEROE demande aussi au gouvernement congolais d’exempter cette région de frais d’Exetat. A l’en croire, plusieurs parents sont dans l’incapacité de s’acquitter de ces frais car ne vaquant plus à leurs activités quotidiennes faute de sécurité.

Lors du lancement ce lundi à Butembo, de ces épreuves hors session des examens d’Etat, le directeur de la province éducationnelle Nord-Kivu II qui inclut la région de Beni, a appelé les autorités à tout faire pour garantir la sécurité aux élèves finalistes, comme il en a été le cas pour les écoliers, lors du Test national de fin d’études primaires (TENAFEP).

Débutées ce lundi 31 août, les épreuves hors-sessions de l’EXETAT vont se poursuivre ce mardi 01 Septembre.  Sur l’ensemble de la province, plus de 26 milles finalistes sont attendus pour cette édition, dont 13 mille filles.

Claude Sengenya