Nord-Kivu : toujours pas d’accalmie à Kirumba, après la colère des militaires qui protestent contre l’agression de leur collègue

ACTUALITE.CD

La situation est restée tendue toute la journée de ce samedi 29 août à Kirumba, commune située à plus de 150 Km au Sud de Butembo, en territoire de Lubero (Nord-Kivu). Des militaires se sont soulevés en sortant de leurs casernes et en tirant des coups de feu en l’air pour protester contre l’agression la soirée du jeudi de l’un de leurs par des hommes armés non autrement identifiés. 

Même si son arme a été emportée, le militaire agressé n’est pas mort et a été plutôt dépêché dans un hôpital pour des soins, a indiqué à ACTUALITE.CD la société civile locale.

«Le militaire n’est pas mort, mais il est grièvement blessé, et est admis aux soins à l’hôpital de Kayna. L’incident a eu lieu au quartier Kinahwa, en direction de Kaseghe. Le soldat faisait partie d’une équipe de militaires commis à la garde des biens y abandonnés par  des casques bleus. Il a été agressé hier (vendredi) soir  vers 19 heures par des bandits jusque-là inconnues. Ils ont même emporté son arme. Nous avons alerté ses collègues d’armes, malheureusement ils ne l’ont pas vite secouru. Il a vraiment été torturé sérieusement à la tête, bouche écrasée, dents enlevées. Il est admis aux soins dans un hôpital. D’ailleurs les autorités envisagent son transfèrement dans une autre structure sanitaire pour des soins appropriés», a rapporté M. Kambere Bonane Blessing, président de la société civile de Kirumba. 

D’après lui, cette manifestation des militaires a été à la base de la paralysie des activités toute la journée de ce samedi à Kirumba. Ce que confirme un journaliste local à ACTUALITE.CD. 

Ce dernier a signalé ce soir (18h30) des mouvements des populations des quartiers proches du camp militaire, à l’instar de Kasando, vers ceux estimés sécurisés. 

«En tout cas, il n’y a pas eu d’activités toute la journée. Nombreux habitants n’ont pas pu sortir, même pour se ravitailler en denrées alimentaires. Ça crépitait, et on continue à entendre des tirs sporadiques des militaires en colère même jusqu'à ce soir (18h30). La situation est volatile. Des habitants commencent à vider les quartiers situés proches du camp militaire, à l’instar de Kasando, et se dirigent au centre estimé sécuriser», ajoute un journaliste de Kirumba.

Ce dernier signale que des civils ont été blessés par des balles tirées par des militaires et sont pour l’instant admis aux soins dans des structures sanitaires de Kirumba. 

«Le bourgmestre de la commune rurale a parlé de plusieurs blessés, et nous nous avons vu trois, des civils blessés par balles, notamment une maman et sa fille, ainsi qu’un conducteur d’une moto taxi. Ils ont été dépêchés dans des structures sanitaires locales où ils sont pris en charge», signale-t-il. 

Nos efforts pour joindre les autorités militaires et politico-administratives locales n’ont pas aboutis. La société civile appelle les autorités à remettre les militaires à l’ordre, en leur déconseillant ces genres d’agissements face aux civils.

«Ils (les militaires) ont bénéficié d’autant de formations. Ce n’est pas comme ça qu’ils doivent se comporter. Au lieu de poursuivre les ennemis qui ont agressé leur collègue, ils ont perdu le temps en crépitant des balles. Il faut les remettre à l’ordre», recommande  Kambere Bonane Blessing.

 

Claude Sengenya