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RDC : ce que l’on sait de la mort de Kitete Bushu, chef des miliciens Mazembe tué par balle à Lubero
Femme
- Sécurité
- Vendredi 17 juillet 2020 - 16:23
Kitete Bushu, général autoproclamé et chef de la milice «Union des Patriotes pour la Défense des Innocents (UPDI)», une faction du groupe armé Mazembe, a été retrouvé mort le matin de ce vendredi 17 juillet à Miriki, localité située près de 20 Km au Sud-ouest de Kanyabayonga, au Sud du territoire de Lubero (Nord-Kivu). Une source à Miriki indique à ACTUALITE.CD que le chef milicien a été criblé des balles dont les coups ont été entendus tôt le matin aux environ de 5 heures du matin.
«C’est vers 5 heures du matin que nous avons entendu des coups de feu. Près de cinq coups. Ça n’a pas duré, parce qu’il ne s’agissait pas d’un affrontement. Ce n’est qu’au réveil qu’on a constaté qu’il s’agissait de lui (Kitete Bushu) qui venait d’être abattu. Les habitants sont dans un calme précaire. Son corps a été levé du lieu du drame et remis à sa famille ici à Miriki. Pour l’instant, il n’y a pas d'activités ici à Miriki et ses environs», indique la source.
Un notable local soupçonne que sa traque aurait débuté jeudi soir et que le chef milicien n’avait plus de garde.
«Nous soupçonnons que sa filature aurait commencé hier (jeudi), parce que ce soir, nous avons entendu des coups de feu aux alentours de Miriki. Malheureusement il a été atteint ce matin, et il se peut qu’il n’avait pas de garde, parce qu’aucun de ses éléments visibles dans le village hier dans la journée n’a riposté, et curieusement, jusque maintenant (vendredi, 12 heures), personne d’eux n’est visible à Miriki», ajoute ce notable de Miriki.
Ce que l’on sait du chef milicien
Kitete Bushu était, jusqu’à sa mort, le leader de l’UPDI, une milice mai-mai ayant son quartier général à Miriki. Il s’agit d’une faction du groupe armé Mazembe qui a trouvé son énergie après l’affaiblissement de l’Union des patriotes congolais pour la paix (UPCP) de Sikuli Lafontaine. D’après un rapport du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), l’UPDI avait reçu certains éléments de l’UPCP, en vue de mener leur lutte contre la présence dans la région des FDLR, «ce que la plupart d’entre eux qualifient d’occupation étrangère». Ce qu’ils réussiront à faire dans la localité environnante de Buleusa.
Un prix des alliances risquées?
Depuis un temps, Kitete Bushu faisait alliance avec Shimiray Mwisa Guidon, alors leader de Nduma defense of congo-rénové (NDC-R). Jusqu’aux dissensions au sein de NDC-R, leurs groupes faisaient partie d’un réseau de six groupes armés du Nord et Sud-Kivu, du Maniema ainsi de la Tshopo qui ont coalisé, fin novembre 2019, et former le "Réseau de patriotes résistants congolais (RPRC)", dans l'attente des pourparlers avec Kinshasa.
https://actualite.cd/2019/12/04/rdc-six-groupes-armes-coalisent-dans-lest-dans-lattente-des-pourparlers-avec-kinshasa
Fin juin 2020, Kitete Bushu et son allié Shimiray Mwisa Guidon s’affrontaient avec le Front des patriotes pour la paix (FFP/AR) de Kabidon, ce dernier avait déloger ses adversaires des positions qu’ils occupaient dans au moins 15 villages situés à cheval entre les territoires de Lubero et Walikale.
Une lutte commune qui se portait bien. Car d’après nos sources, Kitete et Guidon avaient récupéré des principaux villages, notamment Mbwavinywa et Bunyatenge (Sud de Lubero) ainsi que Kateku, Kimaka et Kyambuli (Nord de Walikale). Mais l’alliance a été fragilisée par l’éjection, le 8 juillet dernier, de Shimiray Mwisa Guidon, de NDC-R pour «un comportement déviationniste à l’endroit des idéaux du mouvement».
Devant ces défis, des sources à Miriki ont rapporté à ACTUALITE.CD que certains lieutenants de Kitete Bushu, les prénommés Katoto et Safari, se seraient réunis jeudi 16 juillet à Miriki, et proposer le réchauffement des liens avec Kabidon, leur frère avec qui ils étaient en alliance au sein de la milice Mazembe. Une proposition qui aurait été mal digérée par le chef milicien. Du coup, l’attitude aurait tiqué ses lieutenants, jusqu’à provoquer des incidents entre leurs hommes des rangs jeudi soir. «C’est dans ces circonstances qu’il a été retrouvé mort ce matin», commente notre interlocuteur présent à Miriki.
Claude Sengenya
