Sony Kafuta Rockman, leader de l’Eglise Armée de l’Eternel et président de l’Église de Réveil du Congo (ERC), est très remonté. Il rapporte que le siège de son église a été attaqué par les manifestants de ce jeudi à Kinshasa. Il considère que c’est une attaque préméditée et pointe du doigt l’Eglise du Christ au Congo et l’Eglise Catholique.
« Mon église est démolie. Ce sont des actes prémédités. Ils n'ont pas le monopole de la violence. Nous sommes aussi capables de réagir, de riposter et de brûler d'autres églises et d'autres États-major politiques. La Police et l'Armée ne sauront rien faire (…) Nous ne sommes pas de femmes. Nous sommes des hommes. Il y aura riposte. Nous le promettons », a t-il dit sur Top Congo FM.
Sur les mêmes antennes, il dédouane les partis politiques: « C’est l'Église qui est derrière cette violence. Ce ne sont pas de partis politiques. C'est l'Église catholique et l'ECC. Nous le savons (…). Tout cela est orchestré. Nous savons ce qu'ils sont en train de faire. Nous sommes à la défensive. En cas de légitime défense, l'humanité verra de quoi nous sommes capables de faire. C'est la guerre de la croisade maintenant ».
L’ERC considère que Ronsard Malonda était bel et bien élu par les confessions religieuses comme délégué au bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Sony Kafuta Rockman appelle au calme et demande aux fidèles des églises de réveil d’attendre son mot d’ordre avant de réagir.
Contexte
Plusieurs marches sont organisées dans diverses villes du pays dont Kinshasa. Les manifestants disent protester contre l’éventualité du remplacement de Corneille Nangaa à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) par Ronsard Malonda actuel secrétaire technique de la centrale électorale. Certains manifestent également contre les propositions de loi de loi initiée par Aubin Minaku et Garry Sakata sur la reforme du secteur de la justice. Plusieurs incidents ont été enregistrés tant à Kinshasa que dans d’autres villes.
Des blessés et des interpellations sont également à signaler tant du côté des manifestants que des policiers. Ces manifestations étaient toutes interdites d’abord par les autorités politico-administratives provinciales. Le gouvernement par le biais du Premier ministre, qui avait réuni la veille certains ministres et responsables sécuritaires, avaient également réitéré cette interdiction à cause notamment de l’état d’urgence sanitaire décrété dans le but de lutter contre la propagation de la Covid-19.