Kinshasa: tirs de sommation, pneus brûlés sur la chaussée et déploiement impressionnant de la Police aux abords du Palais du peuple 

Ph. ACTUALITE.CD

Des tirs sont encore entendus en ce début d’après-midi dans certains quartiers de Kinshasa où les manifestations continuent. Par exemple, à Ngiri-Ngiri, où les policiers tirent en l’air pour disperser les manifestants. Des coups de feu sont également entendus sur l’avenue Saio, dans la commune de Kasa-vubu.

Aux alentours du Palais du peuple, siège du parlement, la Police a renforcé son dispositif particulièrement à l'entrée de l'avenue Enseignement. Du côté de l’avenue des huileries, le dispositif se déploie jusque vers l’avenue Kabinda. L’accès au boulevard triomphal est marqué par une forte présence policière vers la place pont Cabu. 

La tension est toujours perceptible sur l’avenue Sendwe. Un peu plus loin, les forces de l’ordre sont déployées devant les locaux du PPRD et aux abords du siège du Parti travailliste. 

Du côté Kimpwanza, les manifestants se regroupent. Des pneus sont brûlés et les chants entonnés par des manifestants. La Police prend position également à cet endroit. Des fourgons des forces de l’ordre sont arrivés avec un canon à eau.

Vers l'avenue Assossa, des pneus sont également brûlés, la police a dispersé les manifestants et a éteint le feu sur la chaussée. 

Plusieurs marches sont organisées dans diverses villes du pays dont Kinshasa. Les manifestants disent protester contre l’éventualité du remplacement de Corneille Nangaa à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) par Ronsard Malonda actuel secrétaire technique de la centrale électorale. Certains manifestent également contre les propositions de loi de loi initiée par Aubin Minaku et Garry Sakata sur la reforme du secteur de la justice. Plusieurs incidents ont été enregistrés tant à Kinshasa que dans d’autres villes. 

Des blessés et des interpellations sont également à signaler tant du côté des manifestants que des policiers. Ces manifestations étaient toutes interdites d’abord par les autorités politico-administratives provinciales. Le gouvernement par le biais du Premier ministre, qui avait réuni la veille certains ministres et responsables sécuritaires, avaient également réitéré cette interdiction à cause notamment de l’état d’urgence sanitaire décrété dans le but de lutter contre la propagation de la Covid-19.

Berith Yakitenge, Ivan Kasongo et Christine Tshibuyi