Covid-19/Kinshasa : une étude qualitative du cabinet Target révèle de doute sur l’existence de la maladie en zones « populeuses » contrairement à la classe moyenne qui est consciente de son danger

Des étalages d'une vendeuse des fruits à Kinshasa/Ph Target

Le cabinet Target a publié ce mercredi 8 juillet les résultats de son étude qualitative sur la pandémie de coronavirus à Kinshasa. Cette étude intervient après deux sondages déjà menés sur la Covid-19 à travers le pays qui compte ce jour 7 737 cas dont 184 décès et 3 492 guéris des suites de la maladie.

L’étude menée auprès de la classe moyenne de Kinshasa montre que cette dernière est bien consciente de l’existence de la pandémie et prend des précautions nécessaires pour éviter la contamination.

« Maladie dangereuse reconnue mondialement ; une maladie qui tue et n’épargne personne ; une maladie qui continue de tuer ; virus mortel ; c’est une pandémie, un virus qui touche le monde entier et cause d’énormes dégâts, bloque l’économie mondiale ; c’est une maladie venant de la Chine qui se transmet facilement avec un risque de mortalité élevé… », sont autant des mentions négatives faites par la classe moyenne.

Ce n’est pas le cas dans les zones non résidentielles où l’on ne croit pas à l’existence de la Covid-19.

"D’autres par contre ne croient pas parce qu’il n’ y a pas une information claire sur cette pandémie au niveau du gouvernement et surtout avec la spéculation sur l’achat des morts par l’équipe de riposte. La gestion de cette maladie n’est pas du tout claire", dit l'étude.

Ceci s’expliquerait, d’après l’étude de Target, par « l’ambiguïté des communications gouvernementales ; les actions gouvernementales toujours pas bien comprises et l’inflation pas assimilée. »

L’étude s’est appesantie aussi sur le confinement « mitigé » de la commune de Gombe, centre d’affaires de la capitale, mais surtout sur la nécessité d’un recentrage sur les dépenses vitales de la population au regard de la situation socio-économiques inquiétante causée par la pandémie.

Plusieurs recommandations ont été adressées notamment à la Task force de la Présidence, au Ministère de Santé, au Secrétariat technique du Comité multisectoriel de la riposte contre Covid19 en RDC. Parmi elles : l’envoi des équipes de communication dans les zones populeuses (Victoire, Gambela, Matadi Kibala, etc.) afin d’observer les attitudes et comportements des gens ; la détection et le recrutement dans ces milieux d’une forte équipe de personnes susceptibles de sensibiliser la population et les déployer afin de véhiculer des messages plus convaincants sur la réalité de la pandémie et la grande nécessité du respect des mesures barrières et la mise en place des indicateurs liés au respect des mesures barrières par commune, la publication des résultats afin d’encourager les autorités communales sur l’application des mesures de leurs communes respectives.

Retrouvez l’intégralité de l’étude en cliquant ici