RDC : les chefs de cinq confessions religieuses s'inquiètent du retour “des évangiles de croisade”

Chefs de cinq confessions religieuses : Communauté islamique, l'Église de Réveil du Congo, l'Eglise Orthodoxe, l’Armée du Salut et l’Union des Eglises Indépendantes du Congo.

Les chefs de cinq confessions religieuses se disent inquiets du retour des évangiles de croisade et de la montée du discours de haine dans les églises en République Démocratique du Congo (RDC).

Il s'agit des chefs des confessions religieuses de la Communauté islamique, l'Église de Réveil du Congo, l'Eglise Orthodoxe, l’Armée du Salut et l’Union des Eglises Indépendantes du Congo.

Dans un message ce jeudi 2 juillet, intitulé "à soixante ans d'indépendance, la RDC n'a pas besoin ni de martyrs, ni d'un mouvement insurrectionnel", ces confessions religieuses désapprouvent l'incitation à la haine et rappellent que le recours à la violence sous toutes ses formes violerait le pacte républicain conclu au dialogue de Sun City. 

« Les confessions religieuses s'inquiètent sérieusement du retour des "évangiles de croisade" et de la montée du discours de haine du haut de la chaire de vérité, pourtant destinée à proclamer en toute humilité l'amour, la paix, la justice, la tolérance, le pardon, la réconciliation et la fraternité sans partis pris pour se conformer à la vocation d'Église au milieu du village », ont-ils déclaré.

Ces confessions religieuses qui ne partagent pas le même avis que le duo CENCO-ECC notamment sur le choix du nouveau Président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) précisent qu'aucune confession religieuse n'est au-dessus des autres.

« Les chefs des confessions religieuses réaffirment qu'aucune confession religieuse n'est au-dessus des autres et encore moins au-dessus des institutions du pays pour leur imposer sa propre volonté. Tout comme ils affirment avec force qu'aucune confession religieuse ne peut s'attribuer le monopole de parler au nom du peuple congolais », ont-ils ajouté.

Depuis plusieurs semaines, le ton est monté d’un cran entre la plateforme présidentielle CACH et le FCC de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila autour de la réforme de la justice et de la désignation du Président de la CENI. L’Eglise catholique et  l’ECC, le plus grand regroupement protestant de la RDC, ont profité du 60e anniversaire de l’indépendance du pays pour demander la fin de l’alliance entre l’ancien et le nouveau Président de la République.

Christine Tshibuyi