Le collectif "Le Congo n'est pas à vendre" dénonce le manque de transparence sur les contours de la période transitoire de 6 mois accordée à la société Semlex pour la production du passeport congolais alors que son contrat prend fin le 11 juin 2020.
Ce collectif dénonce les conditions dans lesquelles le contrat avec Semlex a été signé et estime que la ministre des Affaires étrangères devait éclairer l'opinion en donnant tous les éléments liés à cette période transitoire.
Pour ces organisations de la société civile, le problème principal n'est pas la baisse du prix mais plutôt la transparence.
« Vous savez que le contrat avec Semlex prend fin demain (le 11 juin 2020) et nous sommes surpris d'apprendre par voie de la presse la correspondance de la ministre pour une période transitoire d'une d'une durée de plusieurs mois. Nous sommes en train de décrier les conditions dans lesquelles le premier contrat a été signé et nous décrions aujourd'hui aussi l'opacité qui entoure encore tout le dossier. Nous avons voulu rappeler au Président de la République qu'il a une promesse électorale qu'il avait faite par rapport à la baisse du prix du passeport (...). Ici, nous sommes en train de décrier les faits qui ont trait à la corruption. Donc, il ne faudrait pas pérenniser une pratique même s'il faut baisser le prix du passeport. Il faudrait qu'on baisse le prix pour que le processus soit transparent. Il faudrait plutôt que le processus soit transparent et la baisse du prix va s'en suivre », a expliqué Jimmy Kande, Coordonnateur de Unis Mouvement blanc en RDC.
À propos du risque que prendrait la RDC de finir le stock des passeports après la fin du contrat de Semlex, Jimmy Kande dénonce encore une fois le manque de préparation des dirigeants.
« C'est vrai qu'il peut y avoir une rupture de stock. Cela montre encore notre façon de faire les choses au Congo. Un contrat de 5 ans dont le Gouvernement semble prendre les mesures vers la fin pour anticiper la rupture. C'est vraiment déplorable », a-t-il ajouté.
À propos de l'affaire des passeports, 21 citoyens congolais ont entamé une action en justice, au tribunal de Commerce de Kinshasa contre la filiale congolaise de Semlex, Lacosem Sarl, l'État congolais ainsi que l'autorité des régulations des marchés publics. Dans leur plainte, ces Congolais exigent ; - l’annulation du contrat avec Semlex ; - une réparation de la part de l’Etat congolais et de Semlex pour les préjudices subis ainsi que - la baisse du prix des passeports à l’issue d’un processus transparent de passation des marchés publics.
Le collectif "Le Congo n'est pas à vendre" est composé de plusieurs mouvements de la société civile notamment, Ressources Matters, PPLAAF, CDC Ituri, Filimbi, Lucha, OEARSE, UNIS, Afrewatch, Congo Nouveau, OCIDC et ODEP...
La RDC avait conclu le 11 juin 2015 un contrat avec Semlex pour la fourniture des passeports biométriques. Ce contrat de 5 ans arrive à échéance le 11 juin 2020. Etant un contrat BOT, la RDC devra bénéficier de toutes les infrastructures de production des passeports au terme de ce deal.
Auguy Mudiayi