RDC : l’ACAJ déplore le rejet des poursuites judiciaires contre Alexis Thambwe Mwamba

Thambwe Mwamba

L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) déplore le rejet de la demande d’autorisation du Procureur Général près la Cour de Cassation aux fins d’instruction de l’affaire Ministère Public contre le Président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba président du Sénat à la suite d’une plainte de la sénatrice Bijoux Goya. Cette dernière s’était plainte début mai après des propos “humiliants” de M. Mwamba à qui elle avait demandé des explications sur les dépenses liées à la rénovation de l’hémicycle. 

Mardi, la plénière du Sénat a voté à l’unanimité contre la levée des immunités parlementaires d’Alexis Thambwe Mwamba.

« Le refus de lever les immunités parlementaires du président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba constitue un fâcheux précédent en ce que les sénateurs ont décidé de violer délibérément leur propre règlement intérieur qui proscrit notamment des imputations dommageables et autres attaques personnelles. Vouloir couvrir ces forfaitures par des immunités parlementaires pose un questionnement légitime sur la sagesse des occupants de la chambre haute du parlement », a déclaré Georges Kapiamba, président de l’ACAJ dans un communiqué ce jeudi.

Cette organisation de la société civile dénonce également la tentative du Sénat qui sous-tend une volonté manifeste d’ériger l’impunité et l’autoprotection en mode de fonctionnement institutionnel ce, sous couvert d'immunité parlementaire.

« Le sénat est par essence une chambre des sages appelée à jouer un rôle de premier plan dans la matérialisation de l’ordre social tel que voulu par le peuple, à travers la Constitution. La sagesse républicaine attendue du Sénat se trouve durement éprouvée par son fonctionnement actuel qui pérennise malheureusement les tares qui handicapent depuis plusieurs années le développement de la RDC », ajoute Georges Kapiamba.

ACAJ avait déjà condamné le refus de la mise en place d’une commission d'enquête sollicitée par Bijoux Goya qui avait allégué à son temps une dépense énorme de 4 millions USD pour rénover la salle des plénières du Sénat.  

Pour l’ACAJ, le moment est venu de lancer un débat citoyen sur l’importance et la nécessité du Sénat dans l’architecture institutionnelle de la RDC. En plus d’être inutilement budgétivore, il ressemble de plus en plus à une chambre de recyclage composée d’un personnel politique incapable de réaliser une mue compatible avec les exigences d’un Etat de Droit en bonne gouvernance, conclut-elle.

Thérèse Ntumba