Violences à Djugu : pour Mgr Uringi, les miliciens de CODECO sont utilisés pour la balkanisation du pays

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Mgr Dieudonné Uringi, évêque du Diocèse de Bunia s’est exprimé une nouvelle fois sur l’insécurité en Ituri caractérisée notamment par l’activisme des miliciens de CODECO dans le territoire de Djugu. C’est à travers sa prédication de dimanche 26 avril à la radio catholique « Fides Tujenge » que le prélat a parlé.

Pour lui, il soupçonne les miliciens de CODECO, actifs depuis fin 2017 de servir de tremplin pour la « balkanisation du pays ».

« Les miliciens de CODECO n'ont jamais évoqué leurs revendications qui les poussent à tuer, piller nos paisibles populations auprès des autorités du pays c'est vraiment paradoxal. Que personne vous trompe, ces miliciens seraient utilisés avec la complicité de certains nos leaders au niveau du pays, Ituri et Djugu pour la balkanisation de notre pays pour leurs intérêts privés, tôt ou tard vous allez me donner raison. Vous voyez que ces miliciens ont multiplié leurs attaques ce dernier temps quasiment partout et vers le Lac Albert. Ce sont des stratégies pour faire fuir les gens là-bas afin que les étrangers entrent pour exploiter nos richesses notamment extraire le pétrole. Aujourd'hui, l'Ituri est déjà infiltré, allez-y vers Mungwalu et autres entités vous allez trouver des étrangers là-bas », a déclaré Mgr Dieudonné Uringi.

L’évêque du diocèse de Bunia note la complicité des certains leaders du territoire de Djugu qui ont fait allégeance aux étrangers rwandais et ougandais.

« Le regret est que certains de nos leaders de Djugu instrumentalisent quelques jeunes de Djugu pour laisser passage à ces infiltrés.  C'est pourquoi vous écoutez que de gens en provenance de l'Ouganda et Rwanda font leur entrée facilement. Nous connaissons ces complices parce que nous vivons avec eux. Nous avons nous-mêmes vendu notre propre province surtout par certains de nos leaders de Djugu qui sont complices dans ce dossier », a-t-il ajouté.

Combat politique  

« Les miliciens de Kyini ya Kilima (dans le territoire d’Irumu) disent qu'ils ont pris les armes pour protéger leurs terres parce qu’ils sont envahis par d'autres personnes. L’autre raison, c’est parce que leurs frères de la communauté n'ont pas été nommés dans le gouvernement provincial de l'Ituri, vraiment ils se sont laissés tromper. Ils doivent déposer les armes pour le développement de notre province », poursuit Mgr Uringi qui encourage l'armée et la police de continuer à traquer ces hors la loi.

Les miliciens CODECO ont multiplié les attaques dans le territoire de Djugu, Mahagi et une partie d'Irumu. Le 24 avril dernier, au moins 19 personnes ont été tuées par ces miliciens dans le village Ngurahi en territoire de Mahagi. Plusieurs autres attaques sont enregistrées dans diverses localités de Djugu où des sources de la société civile parlent de près de 300 personnes tuées depuis avril finissant.

Le Gouvernement congolais soupçonne une complicité entre ces miliciens et « certains rebelles ougandais » pour mener les activités belliqueuses dans cette partie du pays.

 

Franck Asante, à Bunia