Le prix de la viande de vache est revu à la hausse depuis plus d’une semaine en ville de Butembo (Nord-Kivu), dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans les boucheries du centre-ville, 1 Kg de la viande rouge de bœuf est passé de 7 500 FC à 9 500 FC.
Une situation qui s’observe depuis la fermeture de la frontière entre la RDC et l’Ouganda. Les bouchers de Butembo ne savent donc plus importer des vaches à abattre.
« Les vaches deviennent rares. On n’abat que quand on a trouvé deux ou trois vaches. C’est ce qui est à la base de la hausse du prix du kilo de la viande. Si tu fais la ronde des boucheries, tu vas constater la carence de la viande. Et les clients n’achètent plus », témoigne à ACTUALITE.CD Zéphirin Kakule, rencontré dans sa boucherie à l’entrée du marché central de Butembo.
Jackson Bwakyanakazi qui tient aussi une boucherie à quelques mètres de là regrette qu’il peine à écouler son colis de viande.
« Actuellement nous manquons des bêtes (à abattre). On s’approvisionne souvent auprès des fournisseurs qui viennent de l’Ouganda, mais actuellement on en trouve plus, si on trouve, c’est trop cher. On s’approvisionnait un Kg de viande entre 7 000 et 8 000 FC, mais aujourd’hui avec la fermeture de la frontière, un Kg se vend entre 9000 et 9 500. Nous peinons maintenant à écouler de la viande dans notre boucherie. C’est cher, et les clients s’en méfient », se désole-t-il.
Le service urbain de l’économie dit avoir saisi les autorités provinciales pour que Butembo soit ravitaillé en vaches.
« Notre économie est extravertie, donc tournée vers l’extérieur. Nous dépendons de l’Ouganda pour s’approvisionner en bêtes. Alors la situation de Kasindi (la fermeture du poste frontière avec l’Ouganda) n’a pas permis que Butembo soit approvisionné en bêtes. J’ai été à l’abattoir, j’ai constaté la carence en bêtes. C’est ce qui fait qu’il ait flambée de prix de la viande sur le marché local. Nous avons été en contact avec notre hiérarchie. Le gouverneur (du Nord-Kivu) est en contact avec l’Ouganda. Je crois d’ici là la situation sera décantée, et le prix de la viande reviendra à la normale », rassure M. Gérard Kayihembako, chef de bureau intérimaire de l’économie.
Avec la présence de miliciens dans l’est du Congo, plusieurs fermes sont au quotidien dévastées, des bêtes, notamment des bovins et des caprins pillés. Ainsi pour trouver de la viande de bovins, le Nord-Kivu s’est tourné vers certains pays de l’Afrique de l’Est, notamment l’Ouganda, pour se ravitailler en bête.
Claude Sengenya, à Butembo