Sud-Kivu : 7 des 8 territoires frappés par l'insécurité, Néhémie Mwilanya  interpelle les leaders locaux face à leur responsabilité

Un milicien dans l'Est de la RDC

Le coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC) Néhémie Mwilanya a échangé mercredi 11 mars avec la population du Sud-Kivu au sujet notamment des défis sociaux et sécuritaires de la province. 

Au cours d'une tribune d'expression populaire, le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Kasi a avant tout décrit un tableau sombre de la situation sécuritaire dans sa juridiction.

« Nous avons le problème d'insécurité, aujourd'hui dans le Sud-Kivu, nous avons 8 territoires mais présentement 7 sont touchés par l'insécurité et quand on parle de la guerre, on parle aussi du problème humanitaire, c'est-à-dire aujourd'hui, nos populations se sont déplacées, nos femmes et enfants aussi. Nous savons qu’étant un fils du pays, vous allez recevoir ces préoccupations et vous ferez notre porte-voix au niveau des autorités nationales, le Président de la République et  l'assemblée nationale », a plaidé Théo Ngwabidje auprès de Néhémie Mwilanya qui est en vacances parlementaires dans cette partie du pays.

En réponse, le coordonnateur du FCC Néhémie Mwilanya  a interpellé les leaders du grand Kivu sur leur rôle de lutter contre cette insécurité, qui a déjà fait, selon lui, plus de 6 millions des morts dans l'Est de la République.

« Face à ce grand défi de l'insécurité, je crois que tous avons des responsabilités en tant qu’animateurs des institutions et en tant que notabilité. C'est donc un moment de remise en cause et de nous questionner. Qu'est-ce que nous avons fait pour mettre fin à cette situation par rapport à nos responsabilités, que ça soit le gouvernement central ou le gouvernement provincial, c'est leur première responsabilité et nous aussi nous avons notre responsabilité », a interpellé Néhémie Mwilanya.

La semaine dernière, Boniface Balamage, deuxième vice-président de l’assemblée nationale, également originaire du Sud-Kivu avait aussi interpellé les leaders de la région face aux violences armées dans les hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga.

« Nous devons commencer à comprendre qu'il est temps de faire la paix de donner la paix aux populations et de sécuriser notre territoire, notre province. Nous devons cultiver l'amour entre nous les politiciens d'abord, par exemple la guerre qui se passe dans les hauts plateaux de Minembwe ne se justifie pas. Alors certains Babembe se battent contre les Banyamulenge et d'autres tribus, mais là où les victimes de ces guerres se retrouvent dans les camps, ils vivent dans la même zone. Un munyamulenge, un mubembe, un muvira sont ensemble, c'est-à-dire au niveau de la population il n'y a pas assez des problèmes », avait-il indiqué à Bukavu. 

La province du Sud-Kivu est infestée par plusieurs groupes armés, notamment les Raïa Mutomboki dans les territoires de Shabunda et Mwenga, les maï-maï dans les territoires d'Uvira et Fizi, le conflit interethnique dans les hauts plateaux de Bijombo, Minembwe et Itombwe. L'armée a amorcé des opérations de traque contre différents groupes armés surtout les forces rebelles étrangères CNRD, FDLR et FNL.

Justin Mwamba