Une vive tension s'observe le matin de ce vendredi 13 mars 2020 dans la cité de Sake, à plus ou moins 27 Km de Goma, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Les habitants de la zone protestent contre le meurtre par balle la nuit dernière d'un opérateur économique.
L’infortuné, la trentaine révolue et père de deux enfants. Selon les sources locales, ce dernier a été tué par un présumé militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le président du conseil territorial de la jeunesse, Samy Lukoo, affirme que tout est paralysé. Selon lui, la route allant vers Kitshanga est bloquée et les activités socio-économiques ne tournent pas.
« La population est en colère suite au meurtre par balle d'un commerçant de la place. Baudouin a été tué par des militaires FARDC. Il a été retrouvé à côté de son corps, un autre corps que les habitants de Sake reconnaissent comme un élément des FARDC. Toute analyse faite, c'est quand Baudouin a résisté face à ses bourreaux que ces derniers ont tiré sur lui et les balles ont atteint l'autre militaire qui le détenait. Voilà pourquoi la population est en colère et exige le relèvement de tous ces militaires qui ont longtemps fait à Sake et qui se considèrent comme des chefs coutumiers. La population réclame le relèvement des militaires et des policiers qui ont fait plus de 5 ans à Sake », ajoute Samy Lukoo, président du conseil territorial de Masisi, joint par ACTUALITE.CD depuis le lieu du drame.
Pour l'instant, la tension reste vive. Les autorités politico-administratives et militaires tentent en vain de calmer les manifestants. Ces derniers veulent bloquer le trafic sur la route nationale numéro 2 qui mène vers le Sud-Kivu.
Pas plus tard qu'il y a deux semaines, un autre habitant de Sake a été tué par des hommes armés non autrement identifiés. Cette situation avait occasionné des soulèvements populaires. Les habitants continuent à accuser les éléments des FARDC et de la police de passivité dans la sécurisation de cette agglomération.
Jonathan Kombi, à Goma