Pour restaurer la confiance entre la population de Mutwanga et la force de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO), la société civile locale propose que la mission de l’ONU puisse organiser un dialogue social.
« Il faut que la MONUSCO organise un dialogue social en commençant par les leadeurs, non seulement à Mutuanga mais sur toute l’étendue du territoire de Beni. Que la MONUSCO puisse aussi s’impliquer à combattre l’ennemi et amener la paix dans le territoire de Beni. », a dit à ACTUALITE.CD Paluku Batoleni, président de la société civile de Mutwanga.
La mission, par le truchement de son porte-parole militaire a reconnu mercredi dernier l’existence d’une hostilité de la population de Mutwanga à l’égard de sa force. La population accuse les casques bleus de « complicité » avec les rebelles ADF car selon elle, les « soldats de paix » n’agissent aucunement pour prévenir ou empêcher les tueries.
Le porte-parole a.i de la MONUSCO partage l’idée de vulgariser le mandat de la mission auprès de cette population afin de dissiper le climat malsain.
« Nous avons des agents de liaison communautaire entre les contingents et la population. Donc, c’est un effort aussi pour bien expliquer notre mandat et parfois aussi les limites de notre mandat. Et j’ajouterais aussi qu’il y a des activités de sensibilisation qui sont faites par la composante civile de manière régulière. Il y a eu récemment une réunion de sensibilisation communautaire avec la société civile à Mayimoya. Donc, il y a des efforts qui sont faits mais c’est vrai que ça demeure un défi de gagner la confiance des populations. C’est un travail dans lequel on est engagé, à la fois au niveau de la coordination civilo- militaire, et à la fois avec nos sections civiles. », avait expliqué Mathias Gillmann, au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies.
La MONUSCO apporte son soutien tactique et logistique dans les opérations menées par l’armée congolaise contre les combattants d’Allied democratic forces (ADF) dans la région de Benoi. Et la répulsion des troupes de l’ONU rappelle les vives manifestations populaires qui ont eu lieu fin 2019 contre la MONUSCO dans cette partie du pays. La population exacerbée par les massacres qui dure depuis plus de cinq ans accusait la mission d’inaction et de complicité et voulait à tout prix son départ. Des milliers de civils ont été tués depuis octobre 2014 dans la région de Beni par la rébellion ADF présente sur le sol congolais depuis 1995. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui mènent les opérations contre les rebelles affirment avoir conquis des bastions importants qui permettaient notamment la formation des combattants. Mais ces derniers qui mènent la guerre asymétrique ont étendu les actions belliqueuses jusqu’en Ituri où ils ont tué au moins 50 personnes en février dernier dans les territoires de Mambasa et d’Irumu.
Patrick Maki