RDC: situation alarmante de 267 démobilisés cantonnés au camp Ceta, à Kinshasa

ACTUALITE.CD

267 ex-combattant démobilisés sont cantonnés dans des conditions difficiles au Centre d’Entrainement des Troupes Aéroportées (CETA) dans la Commune de la N’Sele, à Kinshasa. Ils proviennent de la Base militaire de Kitona dans la province du Kongo Central. Ils sont arrivés à Kinshasa depuis novembre 2019 attendant leur réinsertion sociale.

« Abandonnés à leur triste sort, lesdits démobilisés issus des groupes armés sont installés dans des tentes non éclairées et dorment à même le sol sur des morceaux de carton, faute des sacs de couchage. Par manque d’abris, d’autres démobilisés ont érigé quelques huttes en paille à proximité desdites tentes pourtant en nombre insuffisant pour les accueillir tous ainsi que leurs dépendants dont onze femmes civiles et treize enfants », décrit La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) qui a lancé l’alerte et qui déplore le manque d’aliments, d’eau potable, des produits pharmaceutiques et d’installations hygiéniques..

Ces conditions ont déjà occasionné la mort du démobilisé MUTELA Stéphane, de Jacquie MALONDA (épouse d’un démobilisé répondant au nom de BISIMWA) et d’un enfant nommé Ami TAMBA MUNYOLOLO, dit l’ONG. 

L’organisation soutient que cette « mauvaise prise en charge des démobilisés » est susceptibles de décourager d’autres personnes à quitter des groupes armés opérant en RDC. Elle invite par conséquent les autorités congolaises à garantir un minimum des besoins vitaux par l’approvisionnement en vivres et eau potable, ainsi que d’installations hygiéniques, sacs de couchage, des médicaments et des ressources financières requises. L’ONG souhaite également que le gouvernement fasse le suivi effectif et l’accompagnement de ces démobilisés du Camp CETA pour éviter que l’échec de leur réinsertion sociale et économique ne les incite en dernier recours à reprendre les armes.

Ces démobilisés se composent de plusieurs groupes dont certains avec leurs dépendants sont principalement venus des provinces de l’Ituri, Maniema, de l’ex Katanga, du Nord Kivu et Sud Kivu. Parmi eux se retrouvent des personnes arrêtées ou assimilées aux combattants rebelles ou miliciens qui s’étaient rendus aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) depuis 2012. Ils avaient été intégrés dans le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) dans les différents centres à l’Est du pays, ensuite acheminés à la base militaire de Kitona, dans la province du Kongo Central où ils ont vécu des situations pénibles depuis 2014.

« A la suite d’une révolte faute de l’encadrement et d’une prise en charge à Kitona, les démobilisés ont été transférés à Kinshasa depuis le 19 novembre 2019 et logés dans des tentes au Camp CETA sous prétexte d’attendre leur retour dans leurs territoires respectifs d’origine », explique la VSV.