RDC: Le nombre de détraqués mentaux a augmenté à Beni

Ph/actualite.cd

Le nombre de détraqués mentaux a augmenté dans la ville de Beni (Nord-Kivu) ces derniers jours, révèlent les sources médicales dans la région. Selon les mêmes sources, les tueries doublées des effets de la maladie à virus Ebola seraient la cause de cette situation.

Au moins 50 patients sont pris en charge actuellement au Centre de protection des indigents et des malades mentaux (CEPIMA), situé à la Cité Belge, dans la commune Bungulu. Rien que pour la journée de samedi, trente nouveaux pensionnaires ont été admis. 

Il y a cinq ans, avant le début des violences, le nombre de ces patients admis dans ce centre n’atteignait pas ces chiffres, ajoutent les mêmes sources.

« Aujourd'hui, le centre est en train de prendre en charge au moins 30 à 39 malades alités. D’autres sont en ambulatoire, 20 à 30 malades aussi.  Plusieurs facteurs sont à la base de cette situation. Il y a notamment la situation sécuritaire, l'épidémie à virus Ebola et d’autres problèmes sociaux comme la polygamie. Beaucoup n’arrivent plus à accéder à leurs champs, par exemple. aujourd’hui. Tout ceci laisse des traces », a révélé à ACTUALITE.CD, Jean-François Kasilongo, psychologue au sein du CEPIMA.

Depuis le début de l’épidémie d’ébola, le cumul des cas est de 3.382, dont 3.264 confirmés et 118 probables. Au total, il y a eu 2.232 décès (2114 confirmés et 118 probables) et 1114 personnes guéries. Le suivi de ces malades semble être compliqué, selon le CEPIMA, certains parmi eux ont connu des troubles mentaux.

« La population ne connaissait pas cette maladie. Certains développent le stress post-traumatique. Depuis le début de l’épidémie, nous avons enregistré plus de 15 personnes qui étaient touchées par Ebola et d’autres qui n’étaient que voisins ou voisines des malades d’Ebola », ajoute t-il.

Le centre de protection des indigents et malades mentaux ( CEPIMA) est opérationnel à Beni depuis 2006.  Il prend en charge différents malades mentaux venus des localités de Mangina, Mutwanga et Oicha, touchées par les violences.

Des milliers de civils ont été tués dans la région par les présumés rebelles d'allied Democratic Forces (ADF) depuis 2014. 

Yassin Kombi, à Beni