RDC : Unis Mouvement Blanc juge le bilan de la première année de Felix Tshisekedi mitigé en matière de lutte contre la corruption

Ph/actualite.cd

Unis Mouvement Blanc, une organisation  de la société civile, juge mitigé la première année de Félix Tshisekedi. Son coordonnateur national  Jimmy Kande que précise que ce bilan est fait partiellement dans le cadre de lutte contre la corruption qui est le domaine d’intervention de cette structure panafricaine que dirige Jean-Jacques Lumumba.  

Pour lui, au-delà de bonnes intentions du président de la République, il n'y a aucune preuve matérielle démontrant la promotion de la lutte contre la corruption.

« Nous pensons que l’élection de Félix Tshisekedi avait suscité beaucoup d’espoir dans les chefs de beaucoup de congolais. Nous qui sommes un mouvement de lutte contre la corruption nous disons que son bilan est très mitigé au-delà de bonnes intentions clamées tout haut par le président de la république. Nous n’avons pas eu des preuves matérielles de la lutte contre la corruption. Cette année a été émaillée par plusieurs scandales sans pour autant que la justice ne puisse donner un retour. Plusieurs dossiers sont en cours  au niveau de la justice. Connaissant l’histoire de notre pays où les dossiers sont en justice pour disparaitre quelques mois ou années plus tard. Donc, en matière de lutte contre la corruption, nous sommes encore très loin de toutes les promesses faites par le président de la république. Nous sommes encore très loin de ce que le peuple attend. Le peuple attend que la justice soit indépendante, que ceux qui détournent les deniers publics soient en prison. Le peuple attend que la justice puisse traquer tous ceux qui jouissent des biens amassés par le biais de la corruption. Voilà pourquoi nous disons que le bilan en matière de lutte contre la corruption ne donne satisfaction à aucune personne », a dit à Actualite.CD, Jimmy Kande, Coordonnateur RDC de  Unis Mouvement.

Revenant sur les affaires dites « scandales » de « corruption », cet acteur de la société civile regrette qu’il n’y ait pas eu rupture avec les mauvaises pratiques nonobstant le changement à la tête du pays. Il exhorte le Président  de la République à saisir la belle opportunité de ces affaires pendantes de la corruption pour matérialiser son engagement dans la lutte contre la corruption.  

« Il y a eu un nouveau président, mais les mauvaises pratiques semblent toujours d’actualité. Dans l’affaire 15 Millions USD, le procureur avait dit se saisir du dossier, voilà plus de 3 mois,  on reste sur notre soif pour voir quel sera le dénouement réservé à cette affaire. Celle dite de 200 Millions USD qui fait grand bruit, je pense qu’il s’agit non seulement de corruption, mais aussi de blanchiment d’argent. On attend encore voir l’éclairage là-dessus. Nous voulons que cette année qui commence, que  le Président profite de cette belle opportunité pour essayer de matérialiser son engagement dans la lutte contre la corruption dans ces différentes affaires. Que la Justice fasse son travail en toute indépendance, neutralité, impartialité pour que l’argent du contribuable censé contribuer au développement de notre pays puisse l’être », pense-t-il.

Jimmy Kande estime que son organisation va, pour cette année 2020, lancer des alertes pour des faits de corruption, sensibiliser les enfants, jeunes et vieux sur les méfaits de la corruption.  

«  L’année 2020 est un grand défi pour nous. Dans notre cahier de charges, nous allons mettre en place un certain nombre d’outils qui puissent permettre à ce que nous puissions sonner des alarmes en cas de faits de corruption. Et mettre à disposition du grand public des éléments qui lui permettent s’il est victime des faits de corruption de mieux faire entendre sa voix. Nous allons aussi sensibiliser les plus jeunes c’est-à-dire les écoliers et  les étudiants sur les conséquences néfastes de la corruption afin que chacun en ait conscience. Qu’ils sachent que le plus grand ennemi du Congo n’est pas l’étranger, mais, c’est nous même, lorsque nous dilapidons au travers un groupe de personnes, les ressources qui sont censées aller dans les caisses de l’Etat », a dit Jimmy Kande.

Il souhaite par ailleurs que l’année 2020, déjà déclarée « année de l’action » par le Président de la République, le soit réellement. Il insiste pour que cette déclaration se matérialise, qu’elle ne se limite pas à un simple slogan ou effet d’annonce. Il pense aussi que le fait pour Félix Tshisekedi  de faire cette annonce est une reconnaissance tacite de l’inaction qui a caractérisé 2019. 

Berith Yakitenge