L’audience dans l'affaire du viol collectif sur une mineure de 13 ans par ses camarades de classe était prévue pour le 13 décembre dernier. Cependant la partie civile a été informée d'un pourvoi en cassation introduit par la partie adverse contre le jugement de l'audience passée.
Pour maître Micha Mwaka, l'un des avocats de la victime, ce pourvoi n'est qu'un dilatoire afin de tirer les choses en longueur parce qu'à l'audience passé, il n'y a pas eu un jugement mais juste une décision de remise à la demande même de ces avocats.
« Les audiences au tribunal pour enfants de Kinshasa/Ngaliema dans l'affaire du viol collectif sur une mineure de 13 ans ont commencé le 29 novembre dernier. Certains enfants et leurs parents ne s'étant pas présentés au tribunal, la cause a été renvoyée au 06 décembre passé. Et le tribunal avait une fois de plus constaté, à l'audience de cette date, l’absence des enfants en conflit avec la loi et avait décidé que la cause soit renvoyée au 13 décembre tout en précisant que si les parents n'amenaient pas leurs enfants à la prochaine audience, il sera fait l'application de l'article 131 qui oblige le ministère public de se saisir de ces parents qui refusent de présenter les enfants devant le tribunal alors que le tribunal en a fait la demande. Mais quand nous sommes arrivés à l'audience du 13 décembre, curieusement le tribunal a constaté qu'il y avait un acte de pourvoi en cassation contre la décision du 06 décembre alors qu'à l'audience, il n'y avait pas de jugement ; c'était seulement une décision de remise, le tribunal avait décidé de renvoyer à la demande même des avocats des enfants en conflit avec la loi afin de permettre la comparution des autres. Donc le tribunal n'a fait que surseoir, il ne pouvait pas continuer avec le dossier et nous attendons la cour de cassation. Mais nous savons que les avocats de l'autre côté n'iront pas confirmer leur pourvoi. C’est juste un dilatoire pour faire traîner les choses. Nous sommes en train de voir avec le collectif comment est-ce que nous pouvons faire, nous avons pensé à certaines actions que nous vous communiquerons d'ici là », a dit maître Micha Mwaka.
Pour rappel, l’événement s’est déroulé le 17 mai 2019, jour férié, dans un appartement de la commune de la Gombe. La victime aurait été droguée et les scènes de l'acte ont été filmées. Le Tribunal pour enfant, siégeant à la Maison communale de Kinshasa, a rendu son verdict le 17 juin, condamnant deux des mineurs. L’un a été condamné pénalement et civilement, ses parents devraient payer une somme de 10.000 dollars américains comme dommages et intérêts. L’autre, considéré comme cerveau-moteur de l'affaire, ne fera pas la prison mais ses parents doivent également payer 10.000 dollars. Les cinq autres ne sont pas concernés notamment ceux qui ont doigté la fille et « ceux qui ont introduit leurs verges dans sa bouche », avaient déploré les Avocats de la victime avant d’aller en appel.
Thérèse Ntumba