RDC : Six groupes armés coalisent dans l'est, dans l'attente des pourparlers avec Kinshasa

Un milicien dans l'Est de la RDC

Une nouvelle plateforme des groupes armés a vu le jour dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis, le 29 novembre dernier, six “puissants” groupes armés  du Nord et Sud-Kivu, du Maniema ainsi de la Tshopo ont décidé de coaliser pour donner naissance au "Réseau de patriotes résistants congolais (RPRC)". 

Il s'agit de Nduma Defense of Congo-Renové de Shimiray Mwisha Guidon (Walikale, Masisi, Rutshuru et Lubero au Nord-Kivu, Lubutu au Maniema et Bafwasende dans la Tshopo), de Mai-Mai Kifuafua de Delphin Mbaenda (Nord et Sud-Kivu), de Mai-Mai Simba UPLD de Luc Yabili (Tshopo), de Mai-Mai Mazembe UPDI de Kitete Bushu (Lubero au Nord-Kivu), de Mai-Mai MAC de Mbura Matondi (Walikale) et Mai-Mai Raïa Mutomboki de Shebi Bazungu (Walikale et Maniema). 

D'après nos sources, les leaders des groupes précités se sont réunis au village Bukambirwa  en groupement d'Ikobo, secteur de Banyanga (Walikale) le Weekend dernier, en vue de la signature de l'accord de coalition. S'ils sont parvenus à l'accord, c'est parce qu'ils partagent le même objectif, a déclaré à ACTUALITE.CD, Désiré Ngabo Kisuba, porte parole de NDC-R. 

"Nous avons les mêmes objectifs et nous combattons les mêmes ennemis, à savoir les FDLR (combattants hutus rwandais) et les ADF (rebelles ougandais) qui menacent nos compatriotes. Dans notre coalition, nous ne pouvons pas intégrer un groupe qui ne respecte pas le Droit International Humanitaire et le Droit de l'homme", se légitime-t-il.

Une coalition, dans l'attente des pourparlers avec Kinshasa

D'après nos informations, il n'y a pas que la coïncidence d'ennemis qui a concouru à la création du  réseau de ces groupes armés. L'alliance semble avoir, d'après un analyste, été dictée par les enjeux de l'heure : des iminentes négociations avec Kinshasa.  

Après son avènement à la tête du pays, le président Félix Tshisekedi a appelé les groupes armés à se rendre et déposer les armes, en vue de participer aux efforts de pacification. 

"Un appel qui semble avoir été considéré comme une opportunité par nombreux groupes armés, coincés par la difficulté de survie, les poursuites judiciaires engagées contre leurs leaders (à l'instar de Guidon qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt national) et les opérations militaires", explique à ACTUALITE.CD un analyste sur la dynamique des conflits dans l'est du Congo. 

Mais le porte-parole de NDC-R rétorque qu'ils ne font face à aucune pression, mais ils veulent, d'après eux, se préparer à engager des discussions avec Kinshasa. Ainsi, signale-t-il, le réseau qui mis en place, va se charger de préparer un cahier de charges à soumettre au gouvernement congolais.   

"Nous avons comme objectif principal de faire un bloc en attente des pourparlers annoncés par le gouvernement congolais. C'est pour préparer un cahier de charges commun, et éviter  qu'on aille en ordre dispersé", explique Désiré Ngabo. 

Mais en attendant le dialogue, ces groupes armés poursuivent leurs activités sur terrain. "Pendant que nous attendons le dialogue avec le gouvernement nous sommes en plein travail, nous sommes en opération de traque, par exemple des FDLR dans le Rutshuru, bientôt le phénomène kidnapping et autres sera une histoire", ajoute-t-il.

Parmis les revendications  que le Réseau des patriotes Résistants Congolais (RPRC) compte soumettre au chef de l'État Félix Tshisekedi figure notamment l'intégration de ses éléments au sein de l'armée loyaliste  afin de "défendre la patrie".

Yvonne Kapinga et Claude Sengenya