Nord-Kivu : deuxième journée ville morte à Butembo, des habitants obligés de se promener pieds nus dans certains quartiers

ACTUALITE.CD

Deuxième journée ville morte, ce mardi 3 décembre, à Butembo (Nord-Kivu). A l'appel du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), les habitants sèchent les activités depuis lundi pour décrier la résurgence des tueries des civils dans la région de Beni.

Dans plusieurs coins de la ville, y compris au centre, les activités socio-économiques sont paralysées. Boutiques, magasins, petits commerces et banques sont restés fermés. Des commerçants, nombreux s'étaient attroupés devant la porte de leurs boutiques en vue de débattre de la situation de Beni. Même les écoles maternelles, primaires et secondaires ainsi que les instituts supérieurs et universitaires sont restés fermées.

Des habitants obligés de marcher pieds nus

Dans les quartiers périphériques, à l'instar de Bwinongo et Buyinyole, ACTUALITE.CD a constaté des jeunes manifestants qui contraignaient les habitants et passants à marcher pieds nus, comme pour pleurer, d'après eux, leurs compatriotes de Beni. Même les taximen ont été contraints à conduire leurs engins sans chaussures.

A la mi-journée, trois jeeps de la police ont patrouillé dans la ville, notamment à Nziapanda où les agents de l'ordre ont dispersé les jeunes manifestants à coups de gaz lacrymogènes. Le mouvement a atteint, par moment, le centre-ville, avant d'être vite maîtrisé par les éléments de la police, déployés dans les carrefours stratégiques de la ville, notamment au rond-point Mgr Kataliko, Vgh et Soficom. Jusqu'à 15 heures locales, un calme régnait sur la ville et aucun dégât n'était signalé.

Ce climat fait suite à la résurgence des tueries dans la région de Beni. Pour le seul mois de novembre, la société civile accuse les rebelles présumés ADF d'avoir tué près de 110 civils, dans plusieurs villages de la région de Beni.

Claude Sengenya