Le parquet près la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a ouvert lundi 2 décembre dernier, à Beni, une information judiciaire à l'encontre de deux groupes de pression, instigateurs de dernières manifestations contre les tueries de Beni. D'après le colonel Kumbu Ngoma, Magistrat instructeur près la cour opérationnelle du Nord-Kivu, il s'agit des groupes Véranda Mutsanga Beni et Je suis Beni.
Le magistrat militaire les soupçonne d'avoir utilisé les miliciens Mai-Mai lors des dernières manifestations pendant lesquelles les édifices publics, dont la marie de BEni, la base de la Mission des Nations Unies de Boikene et un poste de la police, ont été incendiés.
"J'ai ouvert une information judiciaire en charge des responsables des groupes Véranda Mutsanga Beni et Je suis Beni. Depuis le 20 novembre, ils ont utilisé les groupes armés Mai-Mai dans leurs manifestations qui ont abouti à l'incendie de la mairie de BEni, la base de la Monusco de Boikene et le bureau de la police de Macampagne. Toute personne, instigateur, complice ou celui qui leur a donné des moyens, quel que soit son titre, son grade ou son rang, sera poursuivi", a déclaré à ACTUALITE.CD le colonel Kumbu Ngoma.
A la question de savoir si des miliciens Mai-Mai ont été arrêtés dans les rangs des manifestants, le magistrat militaire a indiqué avoir "des éléments d'indice" qui font état de leur participation aux dernières manifestations qui ont paralysé Beni. La Véranda Mutsanga Beni est la section locale du puissant groupe de pression la Véranda Mutsanga basé à Butembo (Nord-Kivu). Initié par l'actuel député national Tembos Yotama, pendant qu'il était encore activiste des droits humains, la Véranda Mutsanga est réputé, dans le Grand Nord, pour son implication dans des actions citoyennes visant à lutter contre le banditisme urbain et l'insécurité dans cette région du Nord-Kivu. Il y a près de 5 ans, ce groupe s'était distingué dans le démantèlement des réseaux des Kidnappings des opérateurs économiques qui étaient devenus monnaie courante en ville commerciale de Butembo. Aujourd'hui, la structure qui porte le nom de la cellule qui l'a vue naître, à savoir Mutsanga, a installé ses noyaux dans plusieurs quartiers de Butembo et Beni menacés par l'insécurité, faisait d'elle une redoutable force des jeunes.
Claude Sengenya, à Butembo