Malgré la décision de la coordination des écoles conventionnées catholiques de suspendre la grève jusqu’à la fin du mois de novembre en attendant une suite favorable de l’Etat concernant leurs revendications, certaines écoles n’ont pas ouvert leurs portes ce vendredi 15 novembre. C’est le cas à l’école primaire Bosangani, Lycée Bosangani et Sacré cœur.
Pour leur part, les enseignants se demandent comment vont-ils survivre jusqu’à la fin du mois, raison pour laquelle ils maintiennent leur grève.
« Il y a un collègue qui était à la réunion de la coordination, et nous avons appris de la décision de donner à l’Etat 15 jours avant de déclencher la grève. Mais je ne pense pas que nous, à notre niveau, nous pouvons donner jusqu’à 15 jours. Si nos conditions sont accomplies maintenant, même demain, nous pouvons recommencer les cours. Mais même après ce moratoire, si la tentative de nous réduire en mendiants des enfants ne s’arrête pas, on continue peu importe les 15 jours dont on parle. Nous sommes là dehors, les enfants ont compris et ne sont pas venus aujourd’hui », a dit un enseignant du Lycée Motema Mpiko.
A l’école primaire Bosangani, la cour est déserte, les salles de classe aussi. Pas d’élèves, ni d'enseignants, le message d’hier étant bien capté “ ne revenez pas jusqu’à ce qu’on appelle vos parents ”. Aux lycées Bosangani et Sacré cœur, les filles sont dans la cour pendant les heures des cours, preuve qu’elles ne sont pas prises en charge par les enseignants.
La coordination des écoles conventionnées catholiques avait réuni, ce jeudi 14 novembre dans la soirée, à la paroisse Saint Joseph de Matonge, les enseignants et responsables des écoles pour tabler sur la grève qui sévit dans les écoles catholiques suite à la perte de pouvoir d’achat des enseignants consécutivement à la gratuité de l’enseignement décrétée depuis cette année par le président de la République.
Après avoir passé toute la situation en revue, la coordination des écoles catholiques a donné un moratoire de 15 jours au gouvernement en vue d’améliorer les salaires des enseignants. Ainsi ces derniers devraient suspendre leur grève jusqu’à la fin de ce mois de novembre.
Cette semaine, le Cardinal Fridolin Ambongo a soutenu publiquement la grève dans les écoles catholiques en affirmant : « Je soutiens et j’appuie tous ceux qui manifestent dès lors qu’ils estiment que leurs droits sont bafoués. Il n’est pas normal que les enseignants travaillent depuis le mois de septembre et ils ne sont pas payés. Comment voulez-vous qu’ils continuent à travailler ? L’unique moyen pour réclamer leurs droits, c’est la grève. Nous, en tant que CENCO, et moi, en tant que métropolitain de Kinshasa, je ne vais jamais décourager les enseignants s’ils sont dans leurs droits et ils recourent à des moyens pacifiques pour réclamer leurs droits. Notre position là-dessus ? Qu’ils fassent entendre leur voix parce que leurs droits sont bafoués ».
Thérèse Ntumba