Kinshasa : suite à l'arrêt des cours, les élèves du Lycée Motema Mpiko déposent un mémo à l’Assemblée nationale

Elèves de Motema Mpiko

Face à la grève observée, depuis quelques jours, par leurs enseignants, les élèves du Lycée Motema Mpiko, école conventionnée catholique, située dans la commune de Kasa-Vubu, se sont rendues, ce jeudi 14 novembre, au Palais du peuple, dans la commune de Lingwala, pour adresser leur mémorandum à la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko.

Dans leur mémo, les lycéennes exigent notamment la reprise des cours et veulent avoir le document du ministère qui atteste que leur école qui, du reste, n’a pas une extension primaire, est aussi concernée par la gratuité de l’enseignement (7ème et 8ème). C’est ce qui est à la base de la grève de leurs enseignants.

« Son excellence Madame la Présidente de l’Assemblée nationale, nous vous prions de bien vouloir vous impliquer personnellement afin que nos enseignants puissent reprendre les cours car, depuis le lundi 11 novembre, nous n’avons pas eu cours. Nous n’avons pas droit à la salle de chimie, de physique, d’informatique ainsi qu’à la bibliothèque. Les élèves de l’internat ont dû retourner dans leurs familles respectives. Notre grande question est la suivante : la gratuité de l’enseignement concerne-t-elle aussi les humanités ? Existe-t-il un document légal qui certifie cela ? Notre préfet a été obligée de rétrocéder des frais scolaires perçus pour tous les niveaux d’études, humanités comme secondaire y compris », peut-on lire dans leur mémorandum.

Au Palais du peuple, les élèves ont été reçues par Christelle Vuanga, présidente de la commission des droits de l’homme, qui a aussi l’éducation dans ses attributions. Cellz-ci a promis de transmettre incessamment le document reçu des élèves au bureau de l’Assemblée nationale afin qu’une solution soit urgemment trouvée.

« Les élèves se sont senties lésées. Elles ne comprennent pas pourquoi elles doivent venir à l’école alors que les cours ne sont pas dispensés, la bibliothèque est fermée, le cours d’informatique est suspendu, il n’y a plus les cours supplémentaires pour les finalistes des 6èmes des humanités. Et, hier, on a fait sortir les élèves de l’internat pour leur dire que ni l’administration ni les enseignants ne sont en mesure de s’occuper des élèves. En tant que citoyennes, elles sont venues frapper à la porte de notre commission (…). On va transmettre aussitôt cela au bureau de l’Assemblée nationale pour qu’une solution d’urgence soit trouvée », a déclaré Christelle Vuanga.

Les personnels du Lycée Motema Mpiko disent être en conflit avec certaines autorités du ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) au sujet de la gratuité de l’enseignement.  

« Ce qui se passe actuellement, ne s’est jamais passé à Motema Mpiko depuis des années (…) C’est la première fois qu’une certaine autorité de l’EPST s’est acharnée sur nous de Motema Mpiko pour nous amener à faire la grève. La constitution dit qu’il y a gratuité à l’école primaire alors qu’ici, il n’y a pas d’école primaire. Les parents qui nous ont envoyés les enfants ici le savent bien. Il y a un peu près un mois, l’autorité de l’EPST nous poursuit pour obliger les parents de venir retirer leur argent à Motema Mpiko (…) », a fait savoir un des professeurs de cet établissement.

Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu s’est exprimé récemment au sujet de la gratuité de l’enseignement primaire. Il a donné la position de l’Eglise catholique et les principales revendications des enseignants des écoles conventionnées catholiques.

« Effectivement, nous entendons qu’il y a des grèves. Si vous attendez ma réaction en tant que vice-président de la CENCO, je soutiens et j’appuie tous ceux qui manifestent dès lors qu’ils estiment que leurs droits sont bafoués », a-t-il déclaré dans une conférence de presse organisée à Kinshasa. 

Japhet Toko