RDC : des cimetières aussi dévastés par les inondations, des ossements humains flottent sur les eaux à Libenge

ACTUALITE.CD

A Libenge (Sud-Ubangi), la situation est catastrophique suite aux inondations provoquées par la montée des eaux de la rivière Ubangi, depuis la tombée des pluies abondantes à mi-octobre, dans la région. Parmi les dégâts, les cimetières entièrement dévastés provoquent le flottement des ossements humains sur les eaux.

« Le spectacle est vraiment apocalyptique et le risque de l’épidémie est là. Les cimetières sont dévastés, les ossements flottent sur les eaux », a dit Marie Thérèse Thontwa, ministre provinciale en charge des Affaires sociales et des Actions humanitaires du Sud-Ubangi, qui a effectué une mission de crise dans différents coins de la province.

A l’instar de Zongo, les dégâts sont multiples à Libenge. « 1141 ménages sans-abris, 17105 maisons inondées, 96 écoles inondées, 6936 hectares de champs détruits, 142 puits d’eau, 61 villages dévastés », a-t-elle ajouté.

La ministre provinciale en charge des Affaires sociales et des Actions humanitaires déplore la situation inhumaine dans laquelle se trouvent au moins 277 personnes vivant avec handicap et 893 femmes enceintes à Libenge.

Le gouvernement central a annoncé à l’issue du Conseil des ministres, tenu vendredi, qu’il va mobiliser un fonds pour venir en aide aux victimes des inondations au Sud-Ubangi. Selon Steve Mbikayi, ministre des Actions Humanitaires et de la Solidarité Nationale, les inondations ont créé une situation humanitaire préoccupante et critique tout le long de la rivière Ubangi où la destruction et la vulnérabilité de la population affectée ne cessent de s’alourdir.

Jeudi dernier, les parlementaires et le gouverneur du Sud-Ubangi ont rencontré le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba auprès de qui ils ont plaidé pour que leur province soit déclarée « zone sinistrée » et que l’aide soit une « urgence ». 

La même situation sévit également dans la province du Nord-Ubangi où près de 9.000 personnes vivent à la belle étoile. 

Alexandre Mawelu, à Gemena