Début de l’audience du procès en flagrance sur le meurtre de l’AG de Vijana, Dolly Makambo présent

Justice

L’audience du procès en procédure de flagrance au sujet du meurtre de l’administrateur de centre de santé Vijana a officiellement repris, ce vendredi 1er novembre, sur le site de cet établissement hospitalier, sur la rue Bukama, en face de la station-service de la RTNC, dans la commune de Lingwala, à Kinshasa.

Le policier, membre de la garde rapprochée de Dolly Makambo, ministre provincial de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, court toujours, mais le ministre, lui, est présent à la barre, tout comme deux policiers et leur chauffeur. 

Dolly Makambo était déjà auditionné par l’auditorat militaire, la veille, et l’instruction s’était poursuivie sur le site de l’hôpital.

Une centaine de personnes ont fait le déplacement pour suivre l’audience qui est également couverte par quelques médias. Une dizaine de membres de la famille de la victime sont également présents. 

Les faits mis à la charge du ministre

A ce niveau d’information, il est mis à la charge du ministre le fait d’incitation des militaires à commettre des actes contraires à leurs devoirs, le fait d’assassinat et le fait de torture, d’après la défense de Dolly Makambo qui soutient qu’elle n’a pas accès aux pièces du dossier.

La ligne de défense du ministre 

Pour sa part, l’avocat Théodore Ngoy, qui a rejoint l’équipe de défense de Dolly Makambo, a expliqué à ACTUALITE.CD ses motivations : « Une fois de plus, je déplore ce qui s’est passé, mais pour m’assurer que Monsieur Makambo soit jugé dans le respect du droit, pour qu’on ne fasse pas de cela un procès politique au détriment de la vérité judiciaire, j’ai accepté d’être le conseil ».

« Nous savons qu’il y a un policier qui a tiré sur un citoyen et cela est très grave. Nous déplorons tous cela. Tous ceux-là qui ont concouru à ce que cela arrive doivent être jugés. Est-ce que Dolly Makambo a une responsabilité pénale ? Certains peuvent trouver une responsabilité politique, maintenant il faut prouver la responsabilité pénale. Quand est-ce qu’il a incité le policier ? Est-ce que l’incitation était flagrante ? Est-ce qu’on l’a trouvé en train de poser des actes en flagrance pour inciter les gens ? Celui qui a commis cet acte-là, c’est celui-là qui doit être poursuivi en procédure de flagrance, pas le ministre », a-t-il ajouté.

Pression et actions politiques

La machine législative s’est enclenchée rapidement. Le député Osée Badibanga de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), président de la commission politique, administrative et juridique de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, a déposé une question orale avec débat lui adressée. Aussi, l’Eglise du Christ au Congo (ECC), le plus grand regroupement des églises protestantes du pays, a demandé à l’APK d’initier une motion contre le ministre. Pour sa part, le Front Commun pour le Congo (FCC) dont est membre Dolly Makambo, déplore le meurtre de l’AG de Vijana et exige toute la lumière sur ce dossier ainsi que des poursuites judiciaires. 

Auguy Mudiayi