Sud-Kivu : les communautés des hauts plateaux dénoncent la politisation du conflit de Minembwe 

Photo ACTUALITE.CD

Les représentants des communautés des hauts plateaux de Minembwe, dans la province du Sud-Kivu ont échangé mercredi 23 octobre 2019 avec les autorités militaires sur la situation sécuritaire qui prévaut à Fizi, Uvira et Mwenga. A cette occasion, ils ont dénoncé des manoeuvres de certains politiques qui inciteraient les jeunes à commettre les violences dans cette partie du pays. 

Les représentants de ces différentes communautés dénoncent ce qu’ils qualifient de « manipulation des jeunes par des politiques congolais ».

« Le conflit à Minembwe, ce sont les intérêts des politiciens, c'est-à-dire que les politiciens sont en train de se nourrir de cela. Il y a des politiciens qui ne se retrouveraient pas dans les institutions s'il n’y a pas des conflits dans cette entité-là. C’est alors qu’il y a des tireurs des ficelles et toutes les communautés sont victimes de cette politisation des communautés. C'est pour cela que nous voulons mettre en garde les politiciens se réclamant du Sud-Kivu. Nous leur demandons d'être sincères et de ne pas chercher quelque chose et son contraire », a dit Aembe Bwimana, président du comité intercommunautaire des Hauts plateaux d'Uvira, Fizi et Mwenga.

Ces communautés invitent les habitants de ces milieux à se désolidariser de ces politiciens à la quête du positionnement.

« Nous voulons décourager les politiciens et  tireurs des ficelles, il est établi qu’il n'y a pas des conflits entre les communautés, c'est un conflit qui date depuis longtemps et nourri par les ambitions des politiciens qui veulent se servir de ce conflit pour se tailler des positionnements politiques et là ce sont nos politiciens qui attisent les conflits avec des conflits incendiaires »,  déclarent ces communautés.

La commune rurale de Minembwe dans le territoire de Fizi ainsi que Bijombo font face à une recrudescence de l'insécurité, qui a déjà fait plusieurs morts et plus de 51.000 déplacés internes.

A Kinshasa, un dialogue a été préconisé pour mettre autour d'une table les différentes communautés des hauts plateaux afin de mettre un terme à cette insécurité. Mais les Banyamulenge ont, dans une déclaration rendue à Kinshasa prévenu qu’ils ne prendraient pas part à un quelconque dialogue. Même rejet du côté de la communauté Bembe. Toutes ces communautés demandent plutôt à l’armée  de traquer les auteurs des tueries, massacres et pillages.

Avec la présence des groupes armés venus du Burundi comme les FNL et les Red Tabara et du Rwanda en l'occurrence les FDLR auteurs de plusieurs exactions, les groupes armés locaux ont coalisé pour attaquer les membres des autres communautés. Pour les  représentants des communautés, les jeunes doivent se désolidariser de tous ces étrangers et œuvrer pour la paix.

Toutes les milices qui se réclament des communautés Ngumino et Twigwanihero  pour les Banyamulenge, Ebwela et Mutetezi de la coalition des communautés Bembe, Fuliro, Nyindu, sont appelés aussi à déposer les armes.  avant les opérations militaires.

Justin Mwamba