RDC : 11 ONG alertent sur la situation « catastrophique » des centaines de milliers de déplacés en Ituri

Ph. Frank Assani

Les organisations humanitaires Action Contre la Faim, AVSI, Danish Refugee Council, Intersos, Mercy Corps, Norwegian Refugee Council, Oxfam, Solidarités International, Tearfund, Trócaire et Welthungerhilfe ont lancé une alerte sur la nécessité d’un financement pour combler les besoins de plusieurs centaines des milliers de personnes affectées par la résurgence des violence dans les territoires de Djugu et Mahagi en province de l’Ituri.

Ces onze organisations rapportent que la plupart des personnes qui ont fui les violences vivent dans les conditions déplorables manquant de l’eau potable, des médicaments et d’installations sanitaires.

 

D’autres passent la nuit à l’étroit dans des lieux publics, comme les églises et les écoles, ou tentent de survivre dans des camps de fortune surpeuplés exposés aux fortes pluies et des maladies potentiellement mortelles.

Il arrive aussi dans certains cas que 500 personnes doivent partager une seule toilette.

 

Ces conditions de vie augmentent également les risques de violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles.  

« La situation est catastrophique. De nombreux enfants souffrent de malnutrition. La plupart des gens ont tout perdu et ont été témoins des pires atrocités. Maintenant ils sont confrontés à un terrible dilemme : se retrouver sans rien à manger ou risquer leur vie en retournant dans leurs champs. », Confirme Corinne N’Daw, directrice pays Oxfam en RDC.  

Selon Benjamin Vienot, directeur pays d’Action contre la faim en RDC, les organisations humanitaires n’ont pas eu le financement suffisant pour couvrir les besoins et elles restent confrontées à l’insécurité qui se vit dans cette partie du pays.  

« Les organisations humanitaires n’ont pas été en mesure d’atteindre toutes les personnes qui avaient besoin d’aide lors de la dernière crise en 2018 en raison du manque de financement et de l’insécurité, qui ont rendu l’accès aux populations extrêmement difficile. Nous sommes maintenant confronté-e-s à un tableau tout aussi sombre. », a-t-il ajouté.  

Dix mois après le début de l’année 2019 la RD Congo n’a reçu que 35 % des fonds nécessaires, dans un pays où 15,6 millions de personnes sont touchées par une grave insécurité alimentaire.  

Les autres parties du pays sont également en proie de la crise humanitaire. Il s’agit de provinces du Sud-Kivu, Tanganyika et Kasaï.  

Auguy Mudiayi