Les enseignants grévistes de la ville de Goma, tous syndicats confondus, organisent une marche, ce lundi 14 octobre, afin de faire entendre leur cri de détresse. Cette décision a été prise à l’issue d’une assemblée générale tenue, ce samedi 12 octobre, à l'Institut de Goma (INSTIGO) pour évaluer leur mouvement de grève déclenché depuis le 2 octobre dernier.
Cette manifestation partira du rond-point INSTIGO jusqu'au gouvernorat de la province, à Himbi. Par cette marche, ils entendent appeler les autorités, à tous les niveaux, à améliorer les conditions salariales de l'enseignant congolais et à prendre en considération tous les enseignants non payés (NP) et les nouvelles unités (NU).
« Chaque jour, le gouvernement est en train de dire que les problèmes de l'école primaire sont déjà résolus. C'est faux et archifaux. Quand nous avons vu les listings du mois d'octobre, les NU et les NP n’apparaissent pas. Compte tenu de cette situation, nous invitons les enseignants des écoles catholiques à emboîter les pas des autres dans la continuité de la grève et nous allons marcher le lundi », a dit Muhandiro Kambale Pascaline, enseignante à l'école primaire Virunga nord, une école conventionnée catholique, située dans l'enceinte de la paroisse Notre Dame d'Afrique.
Les enseignants grévistes ne parlent pas le même langage avec l'intersyndical qui les a invités à rejoindre les salles des classes depuis vendredi dernier. Les responsables des syndicats des enseignants, eux, préconisent le dialogue avec le gouverneur tout en dispensant les cours. Chose qui n'enchante pas les grévistes.
« Nous brisons le silence. Nous emboîtons les pas des autres qui sont en train de réclamer notre droit. Et nous en appelons à tous les enseignants des écoles conventionnées islamiques que cette lutte nous concerne tous et donc nous devons radicaliser la grève et, le lundi, devons participer à la marche pacifique qui est organisée », soutient Mbusa Mwira Issa, enseignant dans l'une des écoles conventionnées islamiques (ECI), à Goma.
Les enseignants des écoles non conventionnées "officielles" ont également rejoint l'idée de la radicalisation de la grève.
« Vu les solutions qui tardent à arriver, nous, enseignants des écoles officielles, faisant partie de la base, nous radicalisons la grève », a indiqué Jean Marie Vianney Sebumwe, enseignant à l'Institut Virunga quartier, une des écoles officielles de Goma.
« Ces gens qui sont en train de chanter que l'enseignant a eu 245 USD sont en train de mentir. L'argent qui est dans le compte de l'enseignant c'est seulement les 135 000 FC du listing additif. Et le premier palier qui était de 245 USD n'a pas été respecté parce qu'il devait être de 420 000 FC. Et les listings d'octobre sont en notre possession, le montant qui est là varie entre 291 000 et 298 000 FC, c'est autour de 175 USD. Un enseignant ne peut pas vivre avec ce montant. C'est ainsi que nous appelons encore une fois tous nos amis au pays à continuer avec la grève », a, pour sa part, expliqué Bahala Shamavu Innocent, enseignant à l'Institut Majengo, une école conventionnée protestante.
Jonathan Kombi