Le directeur de la prison Munzenze à Goma, Patrick Mukendi a alerté ce jeudi 3 octobre le parquet militaire sur un peu plus d’un millier de dossiers des détenus en attente de procédure judiciaire.
Sur plus de 2500 prisonniers que compte la prison de Goma, plus de la moitié des détenus sont auraient commis des infractions à caractère militaire mais très peu ont été jugés et condamnés.
« Le grand nombre des détenus sont des juridictions militaires. Parce que dans les juridictions civiles nous avons 549 prévenus et 623 condamnés. Là au moins, la tendance est bonne. Il y a plus des condamnés dans les juridictions civiles. Mais quant aux juridictions militaires, nous avons 1148 prévenus et 257 condamnés. Nous avons aussi des détenus étrangers des nationalités ougandaises et rwandaises, et au total nous avons 53 dont 42 prévenus et 11 condamnés », révèle Patrick Mukendi.
Initialement construite avec une capacité d'accueil de 300 détenus, la prison Munzenze héberge à ce jour plus de 2 500 pensionnaires qui vivent dans des conditions inhumaines. Plusieurs dorment à la belle étoile. Parmi eux, certains souffrent des infections respiratoires aiguës, la tuberculose, la malnutrition, la diarrhée, le choléra, les dermatoses, les infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH-SIDA, d’après le rapport des services de santé de l« Le tableau est tellement sombre. Il y a plus des détenus et il y a moins des condamnés. Nous avons vraiment du travail parce que la situation est vraiment catastrophique. Je dois rencontrer les magistrats pour parler de la situation qui sévit à la prison et aussi leur demander de faire diligence dans le traitement des dossiers », reconnait Kambale Lufungula Robert, ministre provincial de la justice après une visite ce mercredi 2 octobre à la prison centrale de Goma.
« Les concitoyens qui sont en situation de détention et même qui sont condamnés sont dans des conditions vraiment déplorables. Nous devons nous déployer en tant que gouvernement et essayer de faire quelque chose. Sinon, nous serons accusés un jour d'être complices des morts », ajoute le ministre provincial de la justice au Nord-Kivu.
Mais aussi d'essayer de considérer la situation de ceux qui sont malades parce qu'il y en a qui sont dans des situations assez complexes et visiblement qui sont devant la mort et on ne peut pas accepter que des gens comme ça continuent à être retenus au lieu d'être transférés dans des structures sanitaires" a ajouté le ministre provincial de la justice au Nord-Kivu.
Lors de ses dernières vacances parlementaires à Goma, le député national Jean Baptiste Kasekwa avait dénoncé les mauvaises conditions carcérales dans la prison de Munzenze. L’élu de Goma avait qualifié cette prison de « cimetière central de Goma. »
Jonathan Kombi