RDC: Muhangi, à 40 km de Butembo, sous contrôle des miliciens Mai-Mai

ACTUALITE.CD

Un groupe de miliciens mai-mai contrôle depuis jeudi 5 septembre la localité de Muhangi, entité de près de 20.000 habitants située à 40 Km au Sud-ouest de Butembo, dans la chefferie de Baswagha, en territoire de Lubero. 

D'après la société civile locale, ces miliciens, une soixantaine environ, sont venus de Makoko, à près de 3 Km de Muhangi, où ils ont été chassés tôt le matin par des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), à l'issue des combats de près d'une heure. Toujours selon la même source, ils ont tenu un meeting la journée, rencontre au cours de laquelle ils se sont identifiés comme membres  du mouvement dénommé Force patriotique pour la protection-Alliance Patriotique (FPP-AP). 

"Ce sont des miliciens mai-mai qui venaient de s'installer depuis un certain temps à Makoko. Alors ce matin, des militaires basés à Muhangi sont allés les chassés. Malheureusement, les miliciens mai-mai ont été plus malins, ils les ont contournés et occuper Muhangi. Ils sont près de 60, des hommes armés. A leur arrivée à Muhangi, ils ont pillé des armes et munitions rencontrées dans le camp militaire et les dissipent. Aucun dégât humain n'est jusque là (19h00) enregistrés, mais ils ont pillé aussi des chèvres et des articles dans certaines boutiques abandonnées par des commerçants ambulants qui ont fui", a rapporté à ACTUALITE.CD M. Mastaki Masinda, président de la société civile locale. 

Il indique que les miliciens n'ont pas communiqué lors du meeting leurs revendications. Mais ils se sont, selon la source, révélés très critiques vis-à-vis des équipes engagées dans la lutte contre Ebola dans la région, allant jusqu'à ravir une moto de marque "AG" dans un centre de santé local très impliqué dans la riposte.

Des témoins signalent que des habitants ont fui la localité de Muhangi après l'incursion des miliciens mai-mai.  D'après la société civile locale, la plupart de déplacés se dirigent à Vuyinga, Ngovole et Mabambi, craignant pour leur sécurité. 

"Maintenant (19h00), Muhangi s'est vidé de ses habitants. Ils craignent des représailles des miliciens mai-mai qu'ils refusent de soutenir. C'est une situation compliquée à cette rentrée des classes. Il faut que le gouvernement éradique le plus vite possible les groupes armés pour que les habitants vivent paisiblement et vaquent librement à leurs occupations", demande M. Masinda Mastaki. 

Depuis quelques mois maintenant, plusieurs localités de la chefferie de Baswagha, dans le Sud-ouest de Lubero sont sous le joug des groupes armés, dont plusieurs factions du groupe Mazembe.  D'après notre source à l'administration du territoire, nombreux se sont rapprochés des entités dans l'attente du processus de reddition volontaire, "qui traîne malheureusement". En attendant, ils se livrent à des atrocités.

Claude Sengenya, à Butembo