Sud-Kivu : les populations ont plus confiance aux dirigeants locaux qu’aux autorités nationales

Une étude menée par Cordaid au Sud-Kivu et particulièrement dans les localités de Bushwira, Kanyola, Sange et Kipupu montre que malgré la non organisations des élections locales, les populations locales  ont plus confiance aux dirigeants locaux (notamment les chefs coutumiers » qu’à l’Etat central.

« Malgré l'absence d'élections locales, le niveau de confiance aux dirigeants locaux au Sud-Kivu, notamment les chefs coutumiers est plus élevé qu'à l'État central. Les zones ayant récemment connu des antécédents de violence armée ont des attentes claires de l'État en tant que fournisseur de sécurité. Les domaines plus sûrs mettent davantage l'accent sur l'administration de la justice, la prestation des services sociaux dans les domaines de l'éducation et des soins de santé, la création d'emplois et le désenclavement de leurs communautés considérées comme condition préalable à la paix et au bien-être »,  expliquent les conclusions préliminaires de l’étude sur les perceptions de divers acteurs sur le rôle de l’Etat et des interventions extérieures pour la stabilisation de la RDC.

Pour mener cette étude qui s’est déroulée de janvier en juin 2019, l'équipe de recherche a interrogé plus de 250 habitants, 39 acteurs locaux, 12 entretiens avec les membres de la société civile et 28 entretiens avec les représentants de la Monusco et les ONG Internationales dans les quatre localités. Ce rapport a été présenté ce mardi 3 septembre à Kinshasa.

D’après les conclusions de cette étude, les acteurs non étatiques tels que les groupes armés ne sont généralement pas considérés comme de bonnes alternatives au rôle principal de l'État et de ses organes dans la sécurité.

" La confiance dans les services de sécurité, en particulier les Forces armées de la RDC (FARDC) et l'agence Nationale de renseignement (ANR), est assez faible, mais considérablement plus élevée que les acteurs non étatiques tels que les milices d'autodéfense et les groupes armés, ou dans la Monusco) ", renseigne le rapport.

L’organisation recommande à l’Etat congolais notamment la réforme de la sécurité et de la justice, la préparation des élections locales et le renforcement de la responsabilité politique.

Cordaid est une organisation de développement international. Sa mission est de créer des communautés florissantes et autonomes dans les zones touchées par le conflit et les plus fragiles du monde.

Thérèse Ntumba