Lutte contre ADF : Après échange avec Tshisekedi, Guterres annonce que la capacité opérationnelle de la Monusco sera renforcée

Les casques bleus en patrouille près de Goma.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a annoncé la décision de renforcer la capacité opérationnelle des forces de la Monusco pour lutter contre les rebelles d’Allied democratic forces (ADF) dans la région de Beni (Nord-Kivu).

Il l’a dit après un échange avec Félix Tshisekedi au Palais de la Nation.

« Un des résultats de cette visite c’est la décision que nous avons prise en coopération avec le président de la République que non seulement nous allons renforcer la capacité d’opération de la Monusco notamment contre l’ADF, nous allons aussi renforcer la coopération de la Monusco et les forces armées de la République démocratique du Congo pour être plus efficace dans la réponse face aux actes terroristes qui sont inacceptables et intolérables (…) dans la lutte contre l’ADF, nous allons améliorer notre coordination avec les FARDC », a dit Antonio Guterres répondant à la question d’ACTUALITE.CD.

Le N°1 de l’ONU achève ainsi un séjour de trois jours en RDC ponctué par une visite dans l’Est du pays. Il s’est rendu notamment à Goma, à Beni et à Mangina.

Samedi dernier, au cours d’une interview à ACTUALITE.CD, RFI et AFP à Beni, les forces armées de la RDC ont affirmé avoir constaté le « repli » de la brigade d’intervention de la Monusco déployée à Beni. Les FARDC appellent la Monusco à « jouer son rôle ».

« Ce que nous voulons est que la Monusco puisse pleinement jouer son rôle, le reste ce sont des arrangements purement politiques qui ne nous concernent pas. Eux-mêmes savent que la Monusco ne joue pas le rôle attendu d’elle surtout la FIB qui depuis un certain temps s’est repliée sur quelle base on ne sait pas. Mais ce qui est vrai nous attendons la collaboration mais cela ne peut pas empêcher que les forces armées de la République démocratique du Congo ne puissent pas jouer leur rôle de protéger la population et de défendre l’intégrité du territoire national », a déclaré le général Sylvain Ekenge, porte-parole adjoint des FARDC. 

En 2013, sur demande du secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité avait voté la résolution 2098 pour constituer la Brigade d’intervention avec l’objectif de permettre à la MONUSCO « d’imposer la paix ». Avec une capacité d’environ 3 000 hommes, cette « unité spéciale » est composée des militaires tanzaniens, Sud-africains et Malawites. Elle est déployée essentiellement dans la province du Nord-Kivu qui fait face aux multiples groupes armés étrangers et locaux.

Avec plus d’un milliard de dollars américains par an et environ 16 000 hommes en RDC, la MONUSCO est l’une des plus importantes missions de maintien de la paix dans le monde.

Un rapport rendu public, ce mercredi 14 août, par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) fait état de 1900 personnes tuées et 3300 d’autres enlevées par les groupes armés en deux, soit entre juin 2017 et juin 2019, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le rapport présente la région de Beni comme « épicentre » des violences, en raison de l’activisme ADF. Au moins 31% des meurtres des civils ont été perpétrés à Beni pendant la période sous examen.

Ivan Kasongo