Le ministre de la santé, Oly Ilunga et le directeur général adjoint de l’OMS, Ibrahima-Soce Fall ont tenu une conférence de presse conjointe c jeudi 18 juillet 2019 à Goma, 24 heures après que l’agence onusienne a déclaré l’épidémie d’Ebola en RDC une « urgence de portée internationale ».
Les deux responsables ont tenu à clarifier les choses. Selon Oly, c’est depuis le début que l’épidémie constituait une urgence internationale de par les risques de propagation qu’elle présentait vers les pays voisins.
« Pour nous au sein de la riposte, nous considérons cette épidémie comme une urgence de santé publique. Depuis le début, il avait un risque de propagation aux pays voisins. Donc, c'est pour ça que nous avons élaboré des collaborations avec les différents pays, le Rwanda et l'Ouganda surtout. Je ne sais pas ce qui a prévalu aux prises des décisions du comité. Et probablement, le fait qu'il y a eu le cas isolé sur Goma, c'était un tout petit peu un sursaut pour la déclaration mais effectivement sur le plan épidémiologique, il n'y a pas eu une évolution particulière ou contraire. On constate quand même une certaine diminution des nombres des cas », a affirmé Oly Ilunga.
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.522, dont 2.428 confirmés et 94 probables. À la date du 17 juillet 2019, au total, il y a eu 1.698 décès (1.604 confirmés et 94 probables) et 717 personnes guéries. Selon le ministère de la santé, 374 cas suspects sont en cours d’investigation ; 10 nouveaux cas confirmés, dont 6 à Beni, 2 à Mabalako, 1 à Katwa et 1 à Mangurujipa.
Pour le directeur général adjoint de l’OMS, Ibrahima Soce Fall, les acquis de la riposte seront pris en compte en vue de renforcer les stratégies après la déclaration d’urgence internationale.
« La déclaration par le comité d'experts, n'a rien à voir avec le niveau d'urgence qui était déjà consenti par le pays. Et donc, la déclaration de l'épidémie comme une urgence sanitaire de portée internationale n'est pas une sanction. Au contraire, le comité d'experts a reconnu les performances qu'il y a eu dans cette réponse. Nous allons continuer avec le même niveau d'engagement en insistant sur ce qui a marché et ce qui n'a pas marché mais aussi les leçons qui ont été apprises tout au cours de cette épidémie pour la contrôler le plus rapidement possible », a dit le numéro 2 de l’OMS.
Le ministère congolais de la santé publique a pris acte de la décision de l'OMS de déclarer l'épidémie d'Ebola qui frappe les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri comme une urgence sanitaire de portée mondiale. L’ONG Oxfam a salué ce jeudi la décision de l’OMS mais appelle à plus d’engagement des communautés locales car dit-elle, la priorité à l’action médicale a montré ses limites.
Jonathan Kombi