18 nouveaux cas suspects d’Ebola ont été enregistrés par les autorités sanitaires à Goma suite à la confirmation de la maladie dimanche dernier dans la ville. Le cas confirmé, un pasteur, est décédé le lendemain alors qu’il était transféré à Butembo pour une prise en charge.
Hormis cette information sur les 18 cas suspects, le ministère avait déjà recensé 97 contacts du malade décédé, tel que rapporté mercredi par le ministère de la santé. La vaccination de tous les contacts et cas suspects se poursuit dans la ville.
« La vaccination autour du cas confirmé de Goma se poursuit au centre de santé Afia Himbi dans la zone de santé de Goma. Tous les contacts se trouvant dans la ville ont été retrouvés en moins de 72 heures, y compris le chauffeur de taxi-moto que le pasteur avait utilisé pour se rendre au centre de santé. Les équipes de riposte de Beni et Butembo continuent les investigations pour retracer le parcours du pasteur et identifier ses contacts dans ces deux villes », dit le ministère de la santé dans un communiqué ce jeudi.
Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré cette épidémie comme une « urgence de santé publique de portée internationale ». A Goma, Butembo et Beni, la population accueille la nouvelle avec « peur, tristesse voire même surprise ». L’ONG Oxafam qui salue la décision de l’OMS appelle cependant à plus d’engagement communautaire car d’après elle la priorité à l’action médicale a montré ses limites.
« Nous accueillons favorablement leur recommandation d'accorder la priorité à l'engagement communautaire, car nous savons que le fait d'obtenir la confiance des communautés touchées par le virus a constitué un obstacle de taille et que le fait de se concentrer principalement sur une approche médicale n'a pas été efficace », dit Corinne N'Daw, directrice nationale d'Oxfam en RDC.
Le ministère congolais de la santé publique a pris acte de la décision de l'OMS de déclarer l'épidémie d'Ebola qui frappe les provinces du Nord - Kivu et de l’Ituri comme une urgence sanitaire de portée mondiale. Dans un commentaire rendu public après la réunion du comité d'urgence de l'agence onusienne, le ministère de la santé a dit espérer que "cette décision n’est pas le résultat des nombreuses pressions de différents groupes de parties prenantes".
Patrick Maki