Jean Paul Lumbulumbu, vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, a appelé, ce mercredi 17 juillet 2019, la Régie de distribution d’eau (REGIDESO) à épargner pendant trois mois, ses abonnés de la ville de Goma des coupures d’eau pour cause d’insolvabilité, en cette période de l’épidémie d’Ebola.
Le premier cas de l’épidémie a été confirmé, dimanche dernier, dans la ville. Le malade, un pasteur, est décédé 24 heures après le diagnostic alors qu’il était transféré à Butembo pour une prise en charge.
« Nous demandons que, pendant trois mois, soit suspendu tout recouvrement forcé par coupure d'eau. La REGIDESO peut poursuivre le recouvrement normal ordinaire, mais en ce qui concerne le recouvrement forcé par coupure d'eau, je pense que ça serait une façon d'exposer la population de Goma à la propagation de la maladie à virus Ebola. Vous savez qu'il faut se laver les mains afin de prévenir la propagation, il faut avoir de l'eau », a plaidé le député Jean Paul Lumbulumbu.
Sur cette question, les députés provinciaux ont échangé, mardi, avec le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu, afin de mobiliser les stratégies pour éviter la propagation de la maladie.
« Nous avons décidé ensemble avec le bureau (de l’Assemblée provinciale) de partager ces informations et demander à tous les députés d'accompagner la riposte avec toute la population et suivre les consignes des médecins », a affirmé le gouverneur du Nord-Kivu.
La 10ème épidémie dans l’histoire de la RDC, déclarée le 1er août 2018 est la pire au monde après celle de 2015 en Afrique de l’Ouest. Elle a déjà fait plus de 1600 morts au Nord-Kivu et en Ituri.
Après la réunion de lundi à Genève, l’OMS a convoqué ce mercredi une nouvelle réunion urgente sur Ebola en RDC après la confirmation d’un cas à Goma. « Tous les éléments qui arrivent sur la scène de la lutte contre Ebola sont importants, y compris le premier cas à Goma », a déclaré Fadela Chaib, porte-parole de l’OMS.
Les autorités sanitaires affirment avoir listé 97 personnes qui ont été en contact avec le premier cas de l’épidémie d’Ebola, confirmé à Goma.
« Au total, 97 contacts au sens large ont déjà été listés à ce jour. La vaccination se poursuivra jusqu'à ce que tous les contacts identifiés aient été vaccinés. Parmi les contacts identifiés, figurent deux femmes de la famille du pasteur, qui voyageaient avec lui. Après le transfert du pasteur au CTE, elles s'étaient cachées à Goma et certaines personnes pensaient qu'elles s'étaient enfuies vers Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Heureusement, les deux femmes ont été retrouvées à Goma, ce mardi, et seront vaccinées », dit le ministère de la Santé dans un communiqué ce mercredi.
Lundi 15 juillet, 37 contacts à haut risque et 40 contacts de contacts du cas confirmé de Goma ont été vaccinés au centre de santé Afia Himbi où le patient avait été isolé avant son transfert au Centre de traitement d’Ebola (CTE). L’opération se poursuit, en même temps la population est appelée à observer les mesures d’hygiène.
Berith Yakitenge