Lubumbashi : Les femmes en grève de faim pour demander la réhabilitation de la députée Pauline Igwabi

Les veuves de l'ONG Tous contre la pauvreté

Les femmes de Lubumbashi réunies au sein de l’organisation non gouvernementale de développement, tous contre la pauvreté (TCP) décident de se mettre en grève de faim pour demander la réhabilitation de la députée Pauline Igwabi Mushengezi, invalidée par la Cour Constitutionnelle. Ces lushoises pour la plupart qui se sont battues pour élire doublement Pauline Igwabi, à la députation provinciale et nationale dans la ville cuprifère ne comptent renoncer jusqu’à ce que la haute Cour aille revenir sur sa décision.

Tout en dénonçant ce qu’elles qualifient de provocation et d’une volonté de réduire le nombre des femmes à l’hémicycle, ces mamans, pour la plupart veuves, ne demandent que justice soit faite pour celle, qui les encadrent et sur qui, elles ont mises leur espoir pour porter de vive voix leur doléance à qui de droit.

« Les femmes de l’ONG TCP considèrent ces erreurs comme une pire provocation et un manque de respect envers toutes ces mamans, jeunes et vieux qui s’étaient rendus massivement aux urnes pour porter leur choix sur la personne de l’honorable Igwabi Mushengezi Pauline, « Maman wa Roho ». Les femmes de de l’ONG TCP dénoncent de vive voix cette tentative de réduction du taux de représentativité féminine au parlement et sollicitent l’implication personnelle du président de la République, Chef de l’Etat, pour la restauration de l’Etat de droit et la lutte contre la corruption dont il fait son cheval de bataille. Ainsi  rétablir l’Honorable Igwabi Mushengezi Pauline dans ses droits sera justice et rencontrera le vœu de toute la population de Lubumbashi », déclarent ces femmes dans une déclaration.

Ces femmes dénoncent la corruption et l’acharnement envers l’une d’à peine 50 élues de cette 3ème législature.

« Il est injuste, voire cruel de s’acharner contre la victoire d’une femme tout simplement parce qu’elle a prouvé de quoi elle est capable dans une élection où la population a pris son destin en main pour punir le mal en dévoilant les loups vêtus d’agneaux.  On ne peut pas saisir la justice en attaquant une femme sans preuve mais juste parce qu’on sait qu’on peut user de son argent pour la faire tomber. Les pratiques qui ont tant ruiné notre pays ne peuvent plus désormais continuer à s’imposer car, il faut très bien comprendre que le temps où l’argent pouvait facilement acheter la justice est révolu. La femme congolaise a été tout le temps confrontée à l’injustice sociale, politique, professionnelle et financière », dénoncent-elle.  

Proclamé élue députée national par la CENI dans la ville de Lubumbashi, Pauline Igwabi a été invalidé au profit de Rene Otshudi du regroupement CODE. Et pourtant ce dernier avait introduit une lettre de désistement le 12 février, reçue en bonne et due forme par le greffier de la Cour. Dans le tableau de résultats de la CENI, il s’avère clairement que CODE n’était pas éligible à la distribution de siège, vu son score réalisé dans cette circonscription à 15 sièges. Ce regroupement n’avait obtenu que 5.509 voix contrairement à l’AFDC-A qui avait récolté 13.258 voix avec en tête Pauline Igwabi. Un recours pour correction d’erreur matérielle a été introduit. La Cour Constitutionnelle a mis en place une chambre spéciale pour réexaminer les arrêts qui ont invalidé une trentaine de députés.