A Kinshasa, nombreuses sont les femmes qui font des petits métiers pour assurer la survie de leurs foyers. Aujourd’hui, ACTUALITE.CD vous propose le portrait de Lucie Lusamba qui fabrique des perruques pour enfants, communément appelées "chapeaux ya bana", dans la capitale congolaise.
Lucie Lusamba est mère au foyer. Depuis 2016, elle confectionne des perruques pour enfants.
“J’ai fait des études de coupe et couture aux humanités. Mon rêve était de devenir une grande couturière. Mais, je n’ai pas pu faire des études universitaires. Quand je suis venue à Kinshasa, ma rivale m’a apprise à faire des chapeaux pour enfant. Je me suis lancée dans ce métier un peu plus tard. Et depuis, ça marche très bien”, confie-t-elle.
Par semaine, Lucie Lusamba peut gagner le triple de ce qu’elle a dépensé pour confectionner les petites perruques.
“Je paie une douzaine de fils à tricoter à environ 12.000 francs congolais au marché central. Les perles, je peux les avoir à 5.000 francs pour deux paquets. Une aiguille coûte 200 francs. Quand tout mon matériel de travail est réuni, je tricote mes chapeaux. Pour 10 pièces des bobines, j’ai 30 chapeaux que je vends à 1.000 francs la pièce. Je gagne parfois le triple de ce que j’ai dépensé pour acheter le matériel,” explique-t-elle.
Méthode de travail
“Pour tisser mes chapeaux (perruques), je sépare les fils que j’utiliserai pour tricoter des chapeaux qui vont couvrir les têtes et ceux que je vais couper pour en faire des petites cordelettes qui ressemblent à des tresses pour petites filles. Ensuite, j'apprête les perles de toutes les couleurs que je vais attacher sur le bout de chaque cordelette pour créer une harmonie. Pendant que je tricote les chapeaux, mon fils et quelques filles de la parcelle où j’habite, m’aident à attacher les perles. Pour terminer, j’attache les cordelettes aux chapeaux et je coiffe les bouts à l’aide d’une bougie allumée ou des ciseaux”, confie Lucie.
Pour fidéliser ses clientes du marché central, elle leur donne parfois les chapeaux à crédit.
“J’ai déjà quelques clientes au marché central. Chaque semaine, j’y vais au moins trois fois pour livrer mes marchandises. Quand elles ont l’argent sur place, elles me paient directement. Sinon, je donne des chapeaux à crédit, c’est aussi une manière de gagner leur confiance”, révèle Lucie.
Lucie affirme qu’elle est heureuse et compte aller plus loin dans son métier.
“ Ce travail ne me prend pas beaucoup d’énergie. C’est un métier facile qui demande beaucoup de volonté. Je suis heureuse de m'être lancée dans ce métier qui me permet de me trouver des petits revenus et contribuer aussi aux besoins de mon foyer. Pendant la saison sèche, les mères auront besoin de mes chapeaux pour protéger la tête de leurs enfants contre le froid. Je vais faire encore plus de chapeaux pour accroître le nombre des clientes”, espère Lucie.
Lucie Lusamba est née à Kananga où elle a fait ses études primaires et secondaires avant de se marier et s’installer à Kinshasa. Les chapeaux qu’elle tisse sont portés par les enfants de 3 mois à 5 ans.
Prisca Lokale