RDC-Gouvernement : Amnesty International demande à Tshisekedi de ne pas nommer des personnalités accusées d’atteinte aux droits humains

Salle de plénière de l'assemblée nationale

Amnesty International a appelé, ce mardi 14 mai, le président Félix Tshisekedi à ne pas nommer des personnalités impliquées dans les violations des droits de l’homme en RDC au prochain gouvernement. Ces personnalités pourraient enfreindre la lutte pour le respect des droits de l’homme en RDC, signale cette ONG internationale de protection des droits humains.

Amnesty International note des avancées significatives en termes des respects de droits humains depuis l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir. L’ONG recommande, par ailleurs, au nouveau président «d’élever encore le niveau».

« Le président de la République [Félix Tshisekedi] a réalisé des changements positifs depuis son accession au pouvoir, en janvier dernier (…) le président Tshisekedi doit relever le niveau et exiger que toute personne qu'il nomme à une fonction publique s'engage à défendre et à protéger les droits de l'homme avant son entrée en fonction (…) Il ne doit pas nommer des personnes soupçonnées d’implication dans des violations des droits de l’homme à servir au sein de son gouvernement et de toute autre institution de l’État, y compris l’armée, la police et les services de renseignement nationaux, car elles risqueraient de gêner ou de dissimuler des enquêtes sur leur rôle dans de tels actes », dit Joan Nyanyuki, responsable du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.

15 personnalités congolaises sont sous le coup des sanctions européennes depuis le mois de mai 2017 jusqu’à ce jour. Elles sont accusées par l’Union européenne (UE) de violation des droits de l’homme en République démocratique du Congo. Parmi ces personnalités, il y a Kalev Mutond, l’ancien chef du service de renseignement, Ramazani Shadari, le secrétaire permanent du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), Evariste Boshab, actuellement sénateur pour le compte de la province du Kasaï, Lambert Mende, ancien porte-parole du gouvernement.  

Amnesty appelle à des poursuites pour ces personnalités accusées d’atteinte aux droits de l’homme.

« Les Congolais veulent la justice et la responsabilité pour les violations passées. Ils veulent que toutes les personnes soupçonnées de violations des droits de l'homme et de violations - y compris d'anciens membres du gouvernement, de l'armée, de la police et des agences de renseignement nationales - soient tenues pour responsables », ajoute Joan Nyanyuki.

Will Cleas Nlemvo