La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et chef de la MONUSCO, Leila Zerrougui, a rendu visite aux équipes de la riposte, ce vendredi 10 mai, dans la ville de Butembo, considérée comme foyer de résistance et épicentre de l'épidémie à Virus Ebola dans la province du Nord-Kivu.
La diplomate s'est entretenue avec les membres de la sous-coordination de Butembo. Sa visite s'était articulée autour de la situation sécuritaire dégradante et la propagation de l'épidémie d’Ebola dans la ville de Butembo et ses environs. Mercredi, la ville a été prise d'assaut par les miliciens Maï-Maï.
Alors que la riposte à l'épidémie s'est heurtée à la méfiance d'une frange de la population et à l'insécurité, la responsable onusienne a "invité la coordination et les partenaires de la riposte à mieux harmoniser les intelligences pour répondre aux défis rencontrés afin de renforcer la confiance avec les communautés", a rapporté dans la soirée le ministère de la Santé dans son bulletin des activités de riposte.
Elle a réitéré le soutien des Nations Unies à l'équipe de la riposte "pour éviter que l’épidémie ne soit déclarée une urgence de santé publique de portée internationale" par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), d'après le ministère.
Evoquant la méfiance et la résistance de la population, la cheffe de la MONUSCO a qualifié de "délire total" les rumeurs faisant état de mauvaises intentions du personnel médical déployé dans la région pour riposter à l'épidémie. Laquelle a officiellement été déclarée le 1er août 2018 au Nord-Kivu, avant de gagner l'Ituri voisine.
En date du 9 mai, elle avait déjà fait 1.105 morts (1.017 confirmés et 88 probables) sur quelque 1.649, dont 1.561 confirmés. L'épidémie dont le niveau de propagation régionale est "très élevé" est loin d'être maîtrisée. Vendredi dans la soirée, le ministère de la Santé a fait état de 23 nouveaux cas confirmés et 9 nouveaux décès de cas confirmés.
Notant que les chances de vaincre Ebola s’amenuisent de plus en plus, le député Claudel Lubaya a appelé, le vendredi 10 mai, les autorités compétentes à "décréter une urgence sanitaire". Il a affirmé que la lutte Ebola "ne peut plus être gérée uniquement du point de vue médical", mais exige une "large appropriation nationale" et une "mobilisation générale pour faire cesser l’insécurité".
Christine Tshibuyi