RDC : Funérailles sous tension des creuseurs artisanaux morts dans un éboulement à Kalehe

Enterrement d'une victime  à Beni (Photo ACTUALITE.cd

Les corps des treize (13) creuseurs artisanaux tués dans un éboulement produit dans une mine de cassitérite, mercredi, à Kalimbi, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), ont été enterrés, ce jeudi 28 mars, sous une forte tension dans la localité.

"La tension était vive à Kalimbi. Parmi ces morts, il y avait un rastaman [ et 12 hutus . Alors qu'on devrait les enterrer, les rastamen sont descendus dans la rue pour troubler l'ordre public. C'est grâce à l'intervention des FARDC qui ont tiré des balles de sommation que l'enterrement a été rendu possible", a témoigné à ACTUALITE.CD, un creuseur.

Ces faits ont été confirmés par la société civile de Mbinga-Nord, groupement dont relève la localité minière de Kalimbi.

"Nous avons enterré 13 corps devant plusieurs députés élus de Kalehe mais notre doléance est que les autorités nous autorisent de poursuivre les recherches. Nous avons appris qu'ils étaient entre 40 et 43 creuseurs artisanaux mais, jusque-là, nous n'avons retrouvé que 14 morts et 10 blessés. Si cela est vrai, ce qu'il y a encore une dizaine de corps dans les décombres", indique Delphin Mbirimbi, président de la société civile de Mbinga-Nord, à Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe.

La nuit du 26 au 27 mars un éboulement causé par de fortes pluies a causé la mort de 14 creuseurs artisanaux. L'administrateur du territoire ainsi que la société civile ont annoncé à ACTUALITE.CD un bilan de 14 morts et une dizaine de blessées.

Les accidents dans les mines artisanales sont chroniques et, généralement, meurtriers dans l'est de la RDC. Peu sont documentés car se produisant dans des zones inaccessibles.

Frontalières avec le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, la province du Sud-Kivu et sa voisine, le Nord-Kivu sont riches en cassitérite, minerai utilisé en électronique, principalement dans la production des téléphones portables et des appareils photos.

Beaucoup de ces mines échappent au contrôle de l'Etat et sont exploitées de façon artisanale par des groupes armés ou des coopératives locales.

Justin Mwamba, à Bukavu