Ebola en RDC : L’épidémie dépasse le seuil des 1000 cas

Une femme infectée récupérée par les agents de riposte contre Ebola au Nord -Kivu / Photo Tiers

L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui sévit  dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, depuis le 1er août 2018,  a franchi, ce dimanche 24 mars, le seuil des 1.000 cas, confirmant ainsi sa position de la plus dangereuse et meurtrière épidémie d'Ebola enregistrée en République Démocratique du Congo (RDC).

Déclarée dans la province du Nord-Kivu avant de se répandre dans l'Ituri voisine, l'épidémie a atteint le cumul de 1.009 cas dont 944 confirmés et 65 probables, indique le ministère de la Santé dans un communiqué dont ACTUALITE.CD dispose d'une copie.   

Ce seuil a été franchi après que 10 nouveaux cas confirmés ont été enregistrés à Vuhovi (4), Katwa (2) , Butembo (2), Beni (1) et Lubero (1).  "Au total, il y a eu 629 décès (564 confirmés et 65 probables) et 321 personnes guéries", poursuit la même source qui fait état de "240 cas suspects en cours d’investigation".

"Si l'épidémie n’est pas rapidement endiguée, elle risque de mettre à mal le système de santé du pays, déjà extrêmement fragile", a déploré dans un autre communiqué, Thomas Simon, directeur de Medair, une ONG internationale qui intervient en RDC depuis 22 ans.

Cela fait maintenant sept mois que le ministère, les ONG ainsi que d’autres partenaires de santé ont déclenché une riposte contre Ebola, virus qui se transmet par les fluides corporels dès l’apparition des premiers symptômes, qui sont souvent confondus avec ceux du paludisme ou du choléra.

"Ces efforts sont toutefois ralentis par la violence, les déplacements en masse de la population qui fuit les conflits, les fausses informations qui circulent dans les communautés et la peur", a-t-il indiqué.  

"Bon nombre de personnes craignent qu’une fois transférées dans un centre de traitement Ebola, elles n’en sortent plus jamais. En réalité, ces centres constituent leur meilleure chance de guérison et le taux de survie des patients admis est supérieur à celui enregistré lors de l’épidémie qui a sévi en Afrique de l’Ouest", ajoute-t-il.

Après une troisième visite en RDC de son directeur général en quelques mois, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a indiqué qu'il faudrait encore six mois (jusqu'à septembre) pour en finir avec cette épidémie. Cette semaine, l'épidémie a atteint pour la première fois, la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri.

Un nourrisson de six mois est mort d'Ebola, alors que ses deux parents affichent une bonne santé "apparente", d'après le ministère de la Santé. La RDC est le berceau d'Ebola. Le pays fait face à sa dixième épidémie, qui constitue également la deuxième épidémie la plus meurtrière jamais enregistrée, après celle de 2014, qui a fait 11.000 victimes en Afrique de l’Ouest. 

Christine Tshibuyi