RDC : Les autorités appelées à « dépolitiser » l’épidémie d’Ebola

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L’appel est du député provincial Simon Kazungu du Nord-Kivu après une série d’attaques des hommes armés contre les centres de traitement d’Ebola (CTE), ces dernières semaines, dans la ville de Butembo qui est actuellement l’épicentre de la maladie.

Suite notamment à la présence de la 10ème épidémie déclenchée début août dernier, les élections du 30 décembre dernier ont été reportées fin mars dans les circonscriptions électorales de Beni-ville, Beni-territoire et Butembo.

« Considérant les attaques contre les CTE dans la ville de Butembo comme une stratégie de vouloir exclure définitivement le Grand Nord du reste des tractations politiques concernant la province du Nord-Kivu en utilisant Ebola comme prétexte de non la tenue des scrutins dans cette partie de la province l’expérience de l’annulation stratégique de la dernière présidentielle étant éloquente (…) », explique Simon Kazungu dans une déclaration ce lundi.

La tenue des législatives nationales et provinciales reste maintenue par la CENI au 31 mars en cours. M. Kazungu estime que l’organisation à cette échéance permettra que la « manipulation de la maladie d’Ebola comme facteur d’exclusion et d’étouffement des droits civiques des citoyens ne se retourne contre les dispositifs d’assistance médicale ».

Mais le député affirme que plusieurs politiques tentent de se vendre auprès de la population à travers des discours axés sur la maladie qui a déjà fait plus de 520 morts au Nord-Kivu et en Ituri.

« Toute personne curieuse peut remarquer que Ebola est devenu plus qu’une opportunité saisie par des acteurs politiques à mal de positionnement pour tenter une nouvelle réinsertion socio-politique dans une opinion de Beni-Butembo leur devenu hostile », soutient-il.

Pour lui, dépolitiser signifie « éviter d’afficher les hommes politiques (au pouvoir ou pas) dans les activités de la riposte contre Ebola ».

Plusieurs pertes matérielles et au moins deux morts dont un policier ont été enregistrés lors de différentes attaques contre les CTE dans la ville de Butembo. L’ONG Médecins sans frontières avait même suspendu ses activités dans cette partie du pays suite aux actes de vandalisme qu’elle a subis lors des attaques.

Patrick Maki