Le nouveau « Président » congolais chante Dr Mukwege

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L’année dernière, son tube « Les années Zaïre » a fait le buzz ! Dans cet hommage à Mobutu, l’artiste Yekima revient avec brio sur un des temps forts de l’histoire de la RDC. Fasciné par ceux qu’il appelle les grands Hommes de son pays, cette fois, l’artiste célèbre le Prix Nobel de la Paix 2018.

« Par le plus grand des hasards, je suis tombé sur ses activités, c’est une sorte de messie, de sauveur, un genre de superman », dès les premières minutes, le décor est planté. Yekima nous relate comment il est tombé sur l’histoire de ce gynécologue qui répare les femmes victimes de violences sexuelles dans les Kivu. Pour l’artiste au-delà du docteur, c’est aussi toutes ces femmes, ces héroïnes des temps modernes dont il est question. Rencontre avec le gagnant du meilleur clip concept au Bilili Awards 2018.

Yekima, bonjour, et merci de nous répondre à cet entretien. Vous avez sorti, il y a peu de temps, « Place Mukwege ». Parlez nous de cette nouvelle chanson.

Je vais sûrement vous surprendre mais il se trouve que ce texte sur le docteur Mukwege, je l’ai écrit en 2016. A l’époque, j'étais tombé sur un documentaire qui parlait des plus vils des sévices que sont les ignobles viols commis sur les femmes, les enfants mais aussi les hommes d’ailleurs. Ce texte comme la plupart de mes textes n’avait jamais été publié, il y a eu un vrai déclic quand j’ai appris que le Prix Nobel de la paix lui avait enfin été décerné. J’ai donc eu envie de lui écrire une ode, un panégyrique, juste pour lui dire « Merci Docteur ».

Pourquoi « Place Mukwege » comme titre ?

Quand je publie un texte, tout autour de ce titre, la musique n’est pas isolée du reste, les paroles, les images portent un sens, ainsi je compte joindre ensemble le texte, le sonore et le visuel. Le titre ici, en l’occurrence, prétend un espace qui simule une place quelconque, cela pourrait être n’importe où en RDC où on a érigé un buste dédié au docteur Mukwege dans le but de lui témoigner la gratitude de toute une nation. Malheureusement ce buste n’existe encore nulle part en République Démocratique du Congo mais ça reste là le désir fougueux que traduit ce visuel et ce titre afin que notre célébration soit complète et concrète.

Avant place Mukwege on vous a retrouvé dans «  les années zaïre » deux grands noms du pays. Qu’est ce qui vous attire? Vous séduits avec ces deux personnages ?

Mobutu ce personnage mythique de l’histoire de mon pays dont on se souvient du charisme en souriant et du marasme en pestant peut aujourd’hui encore m’attirer dans ce qu’il a été et la cohésion nationale ainsi que l’unité du pays comme l’une de ses plus belles réussites. C’est de cela dont la RDC aujourd’hui commence à avoir urgement besoin. La cohésion nationale, l’unité du pays pour pallier au tribalisme et à la division.

Vous dépeignez souvent la réalité sociale de votre pays. Que pensez vous de l’alternance que vient de vivre la RDC?

L’alternance que vient de vivre mon pays, c’est une belle chose mais à mon sens ce qui serait encore plus beau ce serait l’accalmie et la paix. Parce qu’ alors que l’issue des élections aurait pu avoir des conséquences dramatiques que nous redoutions tous, grâce à Dieu il y a eu moins de mal que de peur. Ça me réconforte dans ma foie qui dit « Oui demain, le Congo sera beau », c’est ce que je chante dans Place Mukwege. Je souhaite toutes les bonnes chances à mon pays.

Vous vous faites appeler Monsieur le « Poésident », pourquoi cette nouvelle appellation ? Après le soldat du Slam?

Monsieur le « Poesident » ce sera le titre d’un spectacle pas du tout ordinaire, ça ne supplante rien, je reste le soldat du Slam, mais il faudra ajouter cela à toutes mes appellations. Soldat du Slam parce que je suis arrivée à ancrer l’Afroslam dans le quotidien du congolais au même titre de la Rumba. Monsieur le « Poesident » c’est un autre défi pour moi. Habituez-vous à m’appeler comme ça.

Parlez nous de vos projets futurs. Sur quoi travaille Yekima actuellement ?

Pour l’instant je travaille sur la sortie imminente de mon prochain album qui était annoncé depuis 2014 et que mes fans attendent. Il y aura de belles surprises comme des collaborations avec le poète Lutumba Simaro, le député Jean Goubal, Olivier Tshimanga, Viva la Musica. Je travaille aussi sur les clips qui vont accompagner cet album. Il y a un clip qui arrive et « Les années Zaïre » ce n’est rien à côté de ce qui arrive. En ce moment tout tourne autour de la sortie de cet album.

Propos recueillis par Kujirakwindja Nabintu