Des centaines de personnes ont manifesté ce mardi 27 novembre 2018 dans la ville de Beni (Nord-Kivu) contre la persistance des tueries des civils par des présumés combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) depuis 4 ans. Il s'agit d'une première grande manifestation publique qui a réuni plus de 2 000 personnes pour protester contre les tueries dans la région.
Parmi les manifestants figurent les membres des confessions religieuses dont les musulmans, les responsables des médias, les organisations de la société civile ainsi que les taxis-motos. Ils ont défilé sur le boulevard Nyamwisi pour condamner les violences qui ont fait plus de 2 000 morts, selon le bilan de la société civile.
Dans un mémorandum au maire de Beni, les manifestants invitent l'ONU à mener la guerre contre les ADF conformément à la résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité sur la RDC.
"Nous avons observé un silence de la part de la communauté internationale face aux tueries à Beni. On ne peut pas égorger la population pendant 4 ans alors que cet organe censé protéger la population continue à garder un silence. Nous voulons que le Conseil de sécurité des Nations unies à travers la Monusco puisse mener une guerre contre les ADF avec ou sans les FARDC, car nos militaires sont infiltrés", déclare à ACTUALITE.CD, Mulolo Mambo Kabaya, l'un des manifestants.
Les forces de l'ordre encadrent les manifestants qui se dirigent vers les quartiers Boikene et Bel air, au nord-est de la ville où des attaques des ADF sont souvent signalés.
L'ONU avait autorisé la Monusco à " neutraliser les groupes armés au moyen de la Brigade d’intervention, à l’appui des autorités de la République démocratique du Congo".
L'armée congolaise et les forces onusiennes ont lancé depuis plus d'une semaine une opération conjointe contre les ADF à Beni. L'opération qui est en cours vise d'après les autorités militaires, à "détruire les campements des ADF" à partir desquels ils attaquent les civils.
Yassin Kombi