A l’approche des élections, la MONUSCO dit avoir adapté son dispositif pour mieux sécuriser la ville de Beni et ses environs (Nord-Kivu). L’ONU se félicite de l’accalmie constatée depuis trois semaines environ.
« Nous avons déjà sécurisé la ville de Beni qui ne fait plus l’objet d’attaques depuis trois semaines. C’est important parce qu’est le centre de notre dispositif contre Ebola. Nous avons des déploiements préventifs. On en parle moins parce que les attaques qui n’ont pas eu lieu. Mais c’est efficace », a dit Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, dans une interview conjointe ACTUALITE.CD, Top Congo et AFP.
Selon Lacroix, pour améliorer l’efficacité de la mission onusienne sur terrain, ce n’est pas une question de renfort militaire.
« Nous avons déjà une grosse concentration dans les Kivu. On peut avoir des dizaines de milliers d’hommes et ne pas être efficace longtemps. Ce qui compte, c’est la stratégie, qui est multidimensionnelle. Il n’y a pas une seule réponse. C’est la connaissance du terrain, de la menace. C’est l’efficacité opérationnelle, la logistique, etc. Ce n’est pas tellement une question de nombre d’hommes », a t-il ajouté.
L’ONU envisage d’autres actions également.
« Si le dialogue n’est pas possible et les ADF ne sont pas ouverts à cette forme d’interaction, il faut essayer d’aller plus à fond, les trouver là où ils sont et dégrader leurs capacités. Cela nécessite une bonne planification, à laquelle nous nous employons avec nos collègues congolais. Cela nécessite d’avoir la bonne information. Et pour ces opérations, il faut faire très attention aux victimes civiles », a précisé Lacroix.
Le mercredi dernier, la société civile de Beni avait demandé à la délégation de l’ONU arrivée sur place de réadapter la stratégie en fonction des limites constatées dans l’action de la MONUSCO et de l’Armée président intérimaire de la société civile dans la région.
« La MONUSCO a fait plus de 20 ans mais elle n’a pas réussi à démanteler les groupes armés. Nous avons demandé que sa mission soit adaptée. Au besoin, il nous faut une force spéciale. Nous avons vu les limites de la MONUSCO et de l’armée congolaise (…). La population a perdu confiance à la MONUSCO et l’armée. Ils nous ont écouté. Ils nous ont promis de réagir. Nous attendons les actes, par rapport à la paix », avait expliqué à ACTUALITE.CD Kizito Bin Hangi.
Jean-Pierre Lacroix a rencontré plusieurs autorités congolaises autour de la question sécuritaire à Beni. Il a terminé sa mission ce vendredi et a quitté Kinshasa en début d’après-midi.
Vous pouvez le suivre sur la question de la stratégie adaptée de la MONUSCO ici.