La ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a enregistré 32 cas de la maladie à Virus Ebola en une semaine, a fait remarquer le ministère de la Santé, jeudi 11 octobre.
"Entre le 1er et le 11 octobre 2018, 39 nouveaux ont été rapportés, dont 32 seulement à Beni, ce qui représente 82% de tous les cas rapportés sur cette période", écrit le ministère de la Santé dans un nouveau communiqué faisant état d'une augmentation "importante" du nombre de nouveaux cas à Beni. 29 de ces 32 cas ont été rapportés entre le 4 et le 11 octobre 2018 (soit ces 7 derniers jours), ajoute le communiqué.
Depuis la déclaration de l'épidémie le 1er août, la ville de Beni, devenue le principal foyer de la maladie, a déjà enregistré 45 décès dont 37 parmi les 55 cas confirmés.
Suite aux nombreuses agressions des équipes de la riposte et au non-respect des mesures de prévention et contrôle des infections dans plusieurs centres de santé traditionnels dans la ville de Beni, considérée comme nouveau foyer d'Ebola, les autorités urbaines ont arrêté de nouvelles mesures pour accompagner la riposte.
Ces mesures incluent notamment la possibilité aux équipes de riposte de faire appel aux forces de l’ordre lors "des prélèvements et des enterrements dignes et sécurisés".
Malgré ces mesures contraignantes, un incident a été enregistré le mercredi 10 octobre : Des membres de la communauté ont dérobé le corps d’une femme décédée au Centre de Traitement d’Ebola de Beni, lors de son acheminement vers le cimetière.
Suivi par un véhicule de la police, le cortège se dirigeait vers le cimetière mais le conducteur du corbillard (un membre de la famille endeuillée ) a "soudainement changé de route afin de rentrer à toute vitesse dans la parcelle de la famille située au quartier de Butsili, dans la ville de Beni", raconte le ministère.
Cette épidémie qui touche les territoires de Beni et Lubero, dans la province du Nord-Kivu, ainsi que trois localités dans l'Ituri voisine, a atteint "un point critique", s'est alarmé la semaine dernière le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom.
En date du 12 octobre, l'épidémie avait déjà fait 125 morts dont 90 parmi les 165 cas confirmés, selon un décompte officiel.
La riposte dirigée par le ministère de la Santé et appuyée par l'OMS est confrontée "à des défis de taille" dans le territoire de Beni, confronté, depuis 2014, aux attaques chroniques et sanglantes des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
Christine Tshibuyi