RDC-Elections : A Goma, deux branches de Lucha divisées sur l’usage ou non de la machine à voter

Lucha

Dans le cadre de son projet d'éducation civique et électorale, l'ONG Congo Demokrasia a organisé, ce mardi 18 septembre 2018, à Goma, une tribune d'expression populaire en faveur des militants des mouvements citoyens, des autorités politico-administratives et des forces de l'ordre, sous le thème “la responsabilité citoyenne et le rôle des parties prenantes au processus électoral pour des élections crédibles et apaisées”.

A l’issue de ces assises, les militants des mouvements citoyens sont restés divisés sur la question de l’usage ou non de la machine à voter, lors des prochaines élections.

« Personnellement, je ne suis pas d’accord avec la machine à voter. Ce qui nous tique un peu, ce qu’on ne sait pas comment est-ce que nous allons passer au vote électronique dans ce pays. Nous sommes habitués au vote par bulletins. Nous ne soutenons donc pas cette machine », a dit Foibe Kahambu, militante du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA). 

Point de vue qui n’est pas partagé par son collègue Jacques Sinzahera de la LUCHA RDC-Afrique. Il appelle, par contre, le peuple congolais à la vigilance et à accompagner le processus électoral.

« Moi, je lance un appel fort aux opposants de ne pas se laisser distraire comme ils l’ont fait depuis avant. S’ils pouvaient s’approprier cet outil depuis avant, cette machine serait déjà arrivée dans les fins fonds pour la sensibilisation. On veut vraiment aller aux élections. Que la CENI multiplie les campagnes de sensibilisation sur la machine à voter. Que les opposants multiplient les témoins dans les bureaux de vote », a-t-il lancé.

Lionel Katindi, chef de bureau provincial de Counter park international au Nord-Kivu, une ONG qui œuvre dans l’éducation civique et électoral en RDC, depuis 2015, affirme, pour sa part, qu’il revient aux Congolais de se choisir le schéma pour des élections paisibles.

« Si nous avons invité la CENI, c’est pour qu’elle puisse essayer de dissiper tous les malentendus autour de cet outil opérationnel qu’elle a mis en place dans le cadre de ce cycle électoral. Le secrétaire exécutif provincial de l’organe d’appui à la démocratie a essayé d’expliquer à la population que la machine à voter n’est qu’une imprimante des bulletins. Et donc, nous espérons que ceux qui étaient là ont été édifiés quant au fonctionnement de cet outil qui ne devra pas être objet des tensions », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.

Le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Norbert Basengezi, a affirmé, lundi, que toutes les machines à voter sont déjà produites et 95 000 ont déjà subi le contrôle qualité par des experts de la CENI.

Il a ajouté que, depuis avril 2018, 1200 machines sont déjà dans tous les 145 territoires, 734 chefferies pour la sensibilisation.

80.000 bureaux de vote auront chacun une machine à voter. Aussi, la CENI dit prévoir 24.000 machines de réserve pour faire face à des pannes éventuelles.

Au total, 106.000 machines sont prévues par la CENI pour ces élections.

Jonathan  Kombi