Oxfam, une organisation d’assistance humanitaire, exprime ses préoccupations sur la propagation de l’épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC. L’ONG redoute que l’épidémie se répande dans des zones contrôlées par des groupes armés qui sévissent depuis plusieurs années dans cette partie du pays.
D’après Oxfam, la propagation de l’épidémie pourrait devenir incontrôlable au cas où elle se répandrait dans des zones sous l’emprise des rebelles.
«3 cas du virus ont été constatés dans un secteur où les groupes armés sont extrêmement actifs. Il s’agit des groupes hostiles, qui refusent de négocier, et notre capacité à atteindre les populations dans le besoin est extrêmement limitée. Nous ne pouvons pas prédire l’ampleur des conséquences si le virus continue à se propager en s’enfonçant dans les zones tenues par les rebelles », dit José Barahona, directeur pays d’Oxfam en RDC, cité dans le même communiqué.
Oxfam fait également état de la méfiance de la population et de la violence qui entravent le travail des humanitaires visant à contenir l’épidémie qui a fait déjà 90 victimes, selon l’ONG, depuis son apparition, il y a un mois et 10 jours.
«La population se retourne parfois contre ceux qui lui viennent en aide. Beaucoup d’habitants de la région ne savent pas à qui faire confiance alors que cela fait des années qu’ils sont en proie aux conflits et qu’ils sont délaissés par la communauté internationale et par l’État », rapporte Oxfam dans un rapport publié ce mardi 11 septembre 2018.
Dimanche dernier, une équipe de lutte contre l’épidémie d’Ebola a été attaquée par les jeunes en colère au quartier Butanuka, dans la commune de Beu, ville de Beni au Nord-Kivu, où l’épidémie est en activité.
« C’est la toute première fois que les populations sont confrontées au virus Ebola. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elles soient sous le choc et effrayées. Si on ajoute à cela l’arrivée d’agents de santé revêtus d'une combinaison qui leur donne l'allure des cosmonautes, et le fait que cela fait des décennies qu’elles vivent sous la menace constante des violences, il est facile de comprendre combien la situation doit leur paraître effrayante », explique Jose Barahona.
Depuis le début de l’épidémie dans l’est de la RDC, uniquement 33 malades ont déjà été guéris, avait annoncé le ministre de la Santé, Oly Ilunga.
Will Cleas Nlemvo