Jean Bosco Mukanda, présenté jusqu'ici par le parquet militaire comme principal témoin du meurtre des experts de l’ONU, Michael Sharp et Zaïda Catalan, ainsi que de leurs quatre accompagnateurs congolais, est aux arrêts à l'auditorat militaire de Kananga (Kasaï Central).
La justice militaire estime que les révélations faites par ce témoin principal sont “troublantes”.
“Il est en état d'arrestation mais il n'est pas encore inculpé. Son rôle est assez troublant surtout dans le meurtre des accompagnateurs congolais. Il pourrait être inculpé dans cette deuxième affaire”, a dit à ACTUALITE.CD, l'auditeur général des FARDC, le lieutenant-général Timothée Munkutu Kiyana.
A l'audience de ce lundi, le prévenu Vincent Manga, un des présumés meurtriers des experts, a, à son tour, accusé Constantin Tshidime Bulabula d'être le meurtrier.
“C'est Bulabula qui suivait le mouvement des experts depuis Kananga par le truchement de son agent, Jean Bosco Mukanda. Et c'est Bulabula qui avait ordonné le meurtre des experts”, a expliqué Manga au tribunal militaire.
Manga disait pourtant qu'il ne connaissait personne malgré les multiples affirmations de Constantin Tshidime Bulabula et Jean Bosco Mukanda, ses coprévenus.
Par ailleurs, le tribunal a requis la comparution du capitaine Mbuara, officier des FARDC, qui commandait l'unité de l'armée en poste à Bunkonde, le 12 mars 2017, jour du meurtre des experts et de leurs accompagnateurs congolais.
“Quand j'ai constaté que les experts étaient tués, j'ai immédiatement informé par SMS le capitaine Mbuara”, avait déclaré Jean Bosco Mukanda à l'audience de mardi dernier.
Le tribunal a fixé au jeudi 13 septembre 2018 la prochaine audience à laquelle devra prendre part le capitaine Mbuara.
Sosthène Kambidi